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Que des indélicats

Publié le 18 novembre 2011 par Alteroueb

Notre gouvernement sentant l’écurie toute proche, se démène et fait feu de tout bois pour conserver son triple A, qu’il est d’ailleurs le seul à percevoir comme tel puisque les marchés lui prêtent au taux du double A. En matière de gesticulation autour de la dette du pays, la récente accélération quasi «supraluminique», comme les derniers neutrinos mesurés, de nos sages gestionnaires les ont conduit à une grande découverte. L’argent, il y en a, partout, à foison, et résulterait essentiellement de la fraude…

Article du Canard Enchaîné du 9 novembre, cliquez pour agrandir
La fraude, c’est selon mon vieux dictionnaire, un acte qui a été réalisé en utilisant des moyens déloyaux destinés à surprendre un consentement, à obtenir un avantage matériel ou moral indu ou réalisé avec l’intention d’échapper à l’exécution des Lois. On peut évidemment palabrer sur la teneur des règlements, mais en principe, c’est tout de même l’intérêt général qui prévaut. Et en tant que tel, frauder, c’est incontestablement faire du tort à autrui.

Mes proches pourront le certifier, j’ai réagi assez violemment sur les propos du roquet de l’UMP, l’autre jour, quand il a annoncé la nième mise en cause des profiteurs du RSA sans rien faire, et des amateurs d’arrêts maladie, poussant pour tous les salariés le curseur de la carence encore un peu plus loin. La fraude dite «sociale» existe, indiscutablement, comme en matière fiscale, dans le monde du travail, dans le sport, la restauration, le commerce… Dans variété de domaines, elle concerne une poignée d’individus indélicats qu’il suffirait d’empêcher du nuire au moyen de contrôles et de services adaptés. Seulement voilà, ces services, on les ferme, on les désosse, on les brise, et le gouvernement met ses personnels fonctionnaires, ses propres salariés, au ban de la société. Non seulement, il se permet de critiquer la Grèce pour son absence de règles, pour la pagaille et le côté «oléolé» de son administration, mais en plus, il conduit le pays dans le même état, incapable de faire respecter les lois qu’il prend, incapable d’endiguer, non les 220 millions d’euros perdus sur des arrêts maladie, mais les 45 milliards envolés chaque année en fraude fiscale, pour ne parler que de cela… Dans mon département, pour ma seule direction, je viens d’apprendre la suppression de 56 emplois.

Que l’on punisse les fraudeurs, riches ou pauvres, selon leurs manquements, je trouverais cela plutôt normal. Mais on remarquera bien vite que les véritables enjeux ne sont pas sur ceux qui supportent actuellement les foudres de l’Etat UMP. Le but ultime n’est pas là, évidemment. En allongeant la durée de travail, on a trouvé un truc infaillible pour baisser les retraites. En augmentant la carence, on grignote un peu le salaire qui fait bouillir la soupe. Et ce n’est qu’un début, soyez-en sûr. Juge et parti tiennent les rennes : la Grèce aujourd’hui, l’Italie demain, menée par un grand spécialiste apolitique, ancien consultant de Goldman Sachs, sont aux commandes d’un formidable laboratoire, où les solutions s’élaborent sans tabou. Vraiment aucun !

Et pour les rabat-joie de droite, j’ai trouvé cela : «Lorsqu’on presse les états-majors de faire des économies, il faut les empêcher de les faire sur les haricots du soldat». Ch. De Gaulle (De Gaulle, traits d’esprit Ed. Le Cherche midi). A méditer

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