Au même moment les Etats-Unis alertent aussi sur des phénomènes d'antibiorésistance, liés à une surconsommation dans certains de leurs états du sud.
Ce nouveau plan prend la suite de deux plans nationaux pour préserver l'efficacité des antibiotiques (2001-2005 et 2007-2010), qui visaient à maîtriser et rationaliser la prescription des antibiotiques.
Le denier plan présente un bilan contrasté, avec des « succès et des limites », précise le Ministère, en ville comme à l'hôpital. Si la consommation globale d'antibiotiques en France a diminué entre 2000 et 2008, de 15 à 20% en ville et de 10 à 15% à l'hôpital, la France fait toujours partie des pays européens les plus consommateurs d'antibiotiques.
Chez certaines espèces bactériennes, les résultats sont encourageants : le pneumocoque plus sensible à la pénicilline et moins résistant aux macrolides, le staphylocoque doré moins résistant à la méticilline, l'Enterococcus faecium et faecalis, moins résistants aux glycopeptides. Mais la résistance aux antibiotiques augmente chez certaines espèces et l'apparition de nouveaux types de résistance est constatée, comme à l'hôpital, une légère augmentation depuis 2008 de la résistance aux carbapénèmes et la ceftriaxone. De même si la transmission croisée de certaines bactéries multi-résistantes BMR (SARM, ERG) est mieux maîtrisée, on voit l'émergence et la diffusion d'autres BMR (entérobactéries productrices de béta-lactamases à spectre étendu -EBLSE- ou productrices de carbapénémases –EPC, par exemple). Enfin, si le signalement des infections nosocomiales progresse (1.559 signalements reçus en 2010 soit +5% par rapport à l'année précédente), preuve d'un système plus efficace, les résistances bactériennes restent néanmoins plus élevées en France que dans les pays du Nord de l'Europe, comme le Danemark ou la Suède.
La juste utilisation des antibiotiques reste la meilleure prévention contre les bactéries résistantes : Le Ministère attend donc principalement une baisse des prescriptions pour se rapprocher du niveau de consommation moyen constaté au niveau européen, dans l'esprit d'une démarche de santé publique. L'objectif est une réduction de la consommation pour la durée du plan, de l'ordre de 25% sur 5 ans. Pour atteindre cet objectif, 3 axes sont prévus dans le Plan, l'amélioration de l'efficacité de la prise en charge des patients, la préservation de l'efficacité des antibiotiques et la promotion de la recherche pour développer des antimicrobiens de substitution. Le premier objectif de prise en charge des patients passe non seulement par une formation des professionnels de santé mais aussi par de nouvelles règles de prescription et de contrôle des prescriptions.
En particulier, en ville, une liste nationale d'antibiotiques de dernier recours, dont la prescription doit être limitée aux situations dans lesquelles ils sont indispensables est à élaborer. A l'hôpital, la prescription nominative serait généralisée et certains antibiotiques inscrits sur la liste des médicaments à dispensation contrôlée.
Source:Ministère de la Santé Plan national d'alerte sur les antibiotiques 2011-2016 (Visuel Extend the Cure, vignette Gemme)
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