Magazine Humeur

La nouvelle injure anti-Sarko : « casse-toi, pöv spread » !

Publié le 18 novembre 2011 par Kamizole

Ma petite culture économique s’est enrichie dernièrement d’un de ces termes de l’affreux "globish" - pidgin en usage notamment mais il tend à tout envahir ! Dans la finance, les nouvelles technologies, etc. J’ai vérifié sur mon Harrap’s : spread se traduit par étendue, etc. Or, en matière financière il faut l’entendre par l’indicateur mesurant l’écart de rendement entre les obligations à dix ans d’un Etat dont la signature est la plus sûre - en l’occurrence c’est l’Allemagne - et les autres, dont la France puisqu’elle est actuellement sur la sellette, n’en déplaise à Nicolas Sarkozy, François Baroin et toute la clique d’UM/Pcapables qui ont conduit la France au bord du gouffre, sinon carrément dedans.

J’ai lu à plusieurs reprises que Nicolas Sarkozy avait avoué dans une émission de télévision… en 2009 qu’il le consultait tous les matins ! Qu’il ne fasse donc pas le surpris outré quand un nombre croissant d’experts estiment que son fameux triple A - qu’il devait porter comme une amulette ou un fétiche - est en train de se barrer en couilles. Et s’il avait eu réellement l’intention de bien gérer la France, il y a belle heurette qu’il eût dû se calmer sur la dépense publique et faire un grand ménage des monstrueuses dépenses superfétatoires mais inutiles plutôt que ruiner l’économie en karchérisant à tours de bras les emplois de la fonction publique.

Un article du Monde m’avait échappé Le "spread" franco-allemand s'envole encore malgré les plans de rigueur  (9 nov. 2011). Précisément un jour avant que l’agence de notation Standard & Poor’s n'envoya - par erreur ? - un message à certains de ses clients indiquant qu’elle dégradait la note de la France. Celle-ci est vraisemblablement sur la sellette même bien avant que Moody’s ne mît la France « sous observation » pour 3 mois, à la mi-octobre 2011 : eux aussi scrutent le spread !

A cette occasion, le brillantissime Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France nous en bâilla une bien bonne : « La France a toujours démontré sa capacité à respecter strictement ses objectifs et je ne vois aucune raison pour qu'elle ne fasse pas de même cette fois-ci ». Sans doute mais le hic est que grâce à Nicolas Sarkozy la signature de la France ne vaut plus tripette.

Il aura beau tout faire pour « rassurer les marchés », malgré deux plans d’austérité successifs

L'écart entre la France et l'Allemagne se creuse (Le Monde du 17 nov. 2011). Preuve indéniable que les marchés n’ont plus confiance et que dans les faits - comme le constatent un nombre croissant d’intervenants ou d’analystes - la France a déjà perdu son triple A. Plus sévère encore, Jacques Attali estime que « sur les marchés, en considérant l’évolution du spread France-Allemagne, la dette correspond à une note BBB+ »…

L'on a beau savoir que les marchés - entendre opérateurs et décideurs - n'obéissent à aucune rationalité mais au contraire cèdent tout autant à la panique qu'à l'euphorie, le résultat est là : ils n'ont plus aucune confiance en la signature de la France.

Je constate par ailleurs que s’il est loisible de connaître le taux auquel l’Allemagne emprunte sur les marchés - actuellement un taux de 1,8 %, contre 2,9 % au début de l'année, bien au-dessous de l’inflation (3 %) - et même l’Espagne (quasi 7 %) il est en revanche impossible de savoir quels taux ont été consentis les deux récents emprunts levés par la France : 7 milliards d’euros sur cinq et deux ans m’apprend le Monde mais s’ils admettent que « la deuxième économie de la zone euro a payé cher, le taux étant toutefois resté raisonnable » celui-ci doit être un secret d’Etat à moins que les journalistes n’eussent peur qu’on les accusât de jouer contre les intérêts de la France… Motus et bouche cousue.

Que l’on ne vienne pas nous parler ensuite de transparence. Les citoyens qui sont en même temps contribuables ont quand même le droit de savoir, non ?

Cela ne me réjouit nullement. Pour Sarkozy, je m’en tape les nibards. Qu’il aille au diable. Mais qu’il ait réussi - si l’on peut dire - en 4 ans ½ à ruiner la France qui était encore au rang des grandes puissances, je ne saurais l’accepter. Je n’ai pas le temps en ce moment d’explorer la presse en ligne mais je suis certaine qu’il doit y avoir un beau florilège de lazzis dans les médias étrangers qui n’étaient déjà guère tendres avec lui. D’autant qu’il continue à prétendre jouer les grands donneurs de leçons !

Bien entendu, je ne peux m’empêcher de rigoler en me souvenant des sarkôlatres de sa meute qui vantaient « le capitaine courage » ayant su garder le cap dans la tempête de la crise économique. Ouiche, alors ! De façon aussi exemplaire que le commandant de « La Méduse ».


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