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à propos de "Le pont international"

Par Larouge
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Le Pont international est le roman de la solitude la plus peuplée qui soit : celle des lecteurs. Antonio Haedo est un vieil homme dont la vie n'est plus occupée que par les souvenirs et la contemplation, à sa fenêtre, à Buenos Aires, de la vie qui passe. Mais la vie se confond pour lui avec les livres, les rencontres réelles avec celles des personnages qui hantent sa bibliothèque. "La fiction est une façon de vivre."

Il a présenté jadis cet étrange garçon qu'était Ireneo Funes à son cousin Borges, qui lui a consacré une nouvelle où il n'a pas tout raconté, oubliant cette jeune fille aperçue un jour, qui a changé la vie d'Ireneo. Elle s'appelait Amalia, prénom du personnage titre du premier roman de la littérature argentine, écrit par José Mármol en 1853. Roman qui, peu à peu, va envahir à son tour celui de Silvia Baron Supervielle, à travers l'imagination d'Antonio, et -celle d'Ireneo, ou celle d'Ireneo imaginée par Antonio.

Et l'invasion ne s'arrête plus. Des personnages d'Onetti, de Conrad, de Beckett, entre autres, viennent se mêler aux souvenirs d'Antonio, étranges et seuls comme lui et, comme Ireneo, compagnons imaginaires, frères idéaux, ou versions possibles de l'un et de l'autre.

Les histoires se multiplient et se rapprochent dans le même mouvement, portées très au-delà du jeu érudit par une manière unique de laisser affleurer le sentiment de l'unité mystérieuse de la vie humaine, qui donne à ce roman ouvert aux quatre vents une constante, et bouleversante, intensité.

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