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Bras de fer

Publié le 18 novembre 2011 par Chapitre5.com

1 : Les marchés d’actions sont suspendus à ce qui se passe sur le marché des obligations d’Etat. L’Italie et l’ Espagne sont déjà tricards; ils ne peuvent plus émettre que sous la protection de la BCE et payent des taux proches de l’ usure. Les émissions françaises ont pris le même chemin. Du coup, les banques qui portent ces obligations dans leurs portefeuilles, sont attaquées. Bref, les hyènes rodent autour de l’ Euro, en attendant de s’ attaquer à la dette américaine. On le sait: aucun marché ne peut monter sans le secteur bancaire qui pèse entre 25 et 35% des indices. Car la gestion indicielle homogénise les performances des grands titres.

2 : En France, l’ accord électoral entre le PS et le parti dit « écologiste » troque le quart de la production électrique du pays contre des arrangements électoraux. Si le succès du candidat de gauche demeure encore  incertain, l’ accord révèle le fossé entre le milieu politique et la réalité du monde moderne avec sa culture scientifique. Un précédent célèbre reste en mémoire: celui du refus des divisions blindées  qualifiées de « impérialistes » et du moteur dans l’ armée en 1937 par le même parti socialiste, au motif que la France préférait son  »carburant national » ( l’ avoine pour les chevaux…) . Le vent et le solaire relèvent de la même inculture. Donc le pire est de nouveau à considérer. Cela ne peut pas rester sans conséquences sur les mouvements de capitaux dans un univers mondialisé. Les grandes gestions risquent d’arbitrer contre les valeurs du CAC comme elles le font déjà contre nos bons du Trésor.

3 : En Allemagne, on est clairement décidé à pousser les réformes (en fait la limitation de la corruption ) chez les pays du club-med ( et en France…), à les mettre en tutelle, et à n’ intervenir au secours de leur dette en € qu’après la mise en oeuvre de leurs plans de redressement. Car la crédibilité  de leur milieu politique est  nulle. Mais un point de rupture peut être dépassé;  les peuples s’énervent, des extrémistes tentent leur chance,  et des risques de troubles civils existent.

Conséquence : Pour une gestion de portefeuille, la situation est devenue délicate. De nombreuses valeurs internationales à Paris et sur l’ Eurostoxx sont revenues à des niveaux de sortie de crise, avec des PER inférieurs à 10. Mais quelles perspectives  y-a-t-il si le fanatisme politique s’en mêle ? EDF, comme RWE  en sont  des exemples qui risquent  de se répéter sans qu’une logique industrielle permette de prévoir la suite.  Pourquoi pas les Télécoms ? Ou les banques ? Ou la distribution ?

3 : A ces observations, s’ajoute une analyse technique qui tourne à la baisse. Des volumes nuls, des plus hauts de moins en hauts, des moyennes mobiles cassées de plus en plus souvent à la baisse.  Si une hausse très court terme est possible vers 3250/3400 sur le CAC , elle apparaitrait comme un piège, un bear trap avant un retour sur les 2600, ou même les 2000 qui ont servi de socle à la hausse depuis 1984. C’est un fait d’expérience: il y a toujours une panique finale, qui offre de merveilleuses occasions (pendant quelques jours), dans les fins de marché baissier. Surtout dans un cycle à long terme.

On n’ y est pas encore.


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