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Par Gourmets&co

Aux Crocs de l’Ogre par Blandine Vié.#

 

Aux Crocs de l’Ogre, annexe de l’Ogre qui a ouvert en octobre dernier dans le 7ème à Paris, on retrouve le même esprit du premier restaurant appartenant au trio de propriétaires, ex négociants en vin, passionnés par l’œnologie et la gastronomie. Chez Henry et Maxime Bauche ainsi que Nicolas Berengier le décor est avenant. Un bistrot bon enfant avec un magnifique comptoir, une grande salle de bistrot new style, une chambre de maturation vitrée qui en jette et, dans le fond, un véritable étal de boucherie. Sans oublier le carrelage mosaïque qui tient à la fois du bistrot et de la boucherie.
L’accueil est très sympathique, sans excès de familiarité, et le « concept » bien pensé. Le restaurant se veut carnassier et ici, on ne se contente pas de venir manger de la viande, on commence par la choisir au rayon boucherie. Sa provenance, Simmenthal de Bavière, Black Angus, Blonde d’Aquitaine, etc., son degré de maturation, jusqu’à 5 semaines, son poids, sa découpe. Et si une côte de bœuf de 1 kg ne vous fait pas peur, c’est possible !
La cuisine est plutôt de type canaille : charcuteries, terrines généreuses à volonté, os à moelle rôti à la fleur de sel, tête de veau sauce gribiche, tartare coupé au couteau, pièce du boucher et, pour les réfractaires à la viande qui accompagnent leurs copains carnivores, un poisson du marché. Également de belles pièces pour deux, côte de bœuf et cochon de lait rôti somptueux avec sa chair fondante et sa peau bien craquante. Idem pour les desserts, baba, crème brûlée, mousse au chocolat, tiramisù, et New-York cheesecake pour la touche fun. Rien de bien nouveau sous le soleil, mais des produits de qualité, et une cuisine bistrotière bien tournée avec des portions plus que généreuses.
Néanmoins, on sent encore la période de rodage. La superbe terrine de tètes de cochon de lait dégustée en entrée avait tout ce qu’il faut en craquant et en gélatineux mais, quel dommage ! était trop salée. Et là où le bât blesse, ce sont les garnitures des viandes : pommes de terre rissolées très brunes et un peu grasses — où sont passées les divines grenailles à la graisse d’oie de l’Ogre ? — , salade verte de cavalerie (déjà à l’Ogre !). Le chef Yohan Janinet, (formé par Michel Roth) qui semble officier aux deux adresses en même temps, va-t-il pouvoir assurer sur les deux fronts ? Donc, une adresse — sinon une affaire — à suivre. En revanche, eu égard au passé vinique de nos trois larrons, la carte des vins est épatante (une centaine de références) et à prix doux. Un fumoir est à la disposition des amateurs.

Les Crocs de l’Ogre
81, avenue Bosquet
75007 Paris
Tél. : 01 45 56 96 29
M° : Ecole Militaire
Service de 12 h à 14 h 30 et de 19 h30 jusqu’à 22 h 30
Fermé lundi et en août
Voiturier le soir.
Réservation conseillée.
Carte : 35 à 50 €