Le pape est attendu au Bénin, à Cotonou et à Ouidah, du 18 au 20 novembre. Quels sont les enjeux de ce deuxième voyage sur le continent africain ?
« L’Église béninoise considère la visite de Benoît XVI comme une récompense accordée à sa foi, à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de l’évangélisation. Nous y répondrons par une fidélité plus grande encore », commente un jeune prêtre local. Ce sentiment est partagé par beaucoup de ses compatriotes, qui se souviennent des deux voyages de Jean-Paul II, le prédécesseur de Benoît XVI, dans leur pays, en 1982 et en 1993.
Cette fois, selon les estimations du comité d’organisation, pas moins de 55 000 personnes assisteront à la célébration eucharistique, au stade de Cotonou, et quelque 500 000 pèlerins sont attendus dans la capitale et ses environs. Benoît XVI devrait rendre hommage au cardinal Bernardin Gantin et, dans le cadre du dialogue interreligieux, rencontrer les responsables des différentes confessions, dont des prêtres vaudou.
Guide pastoral
Le voyage du souverain pontife survient deux ans après le deuxième synode des évêques sur l’Afrique, organisé à Rome du 4 au 25 octobre 2009 sur le thème « L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Les participants avaient alors proposé un « sacrement de la réconciliation », individuel et communautaire. En matière de justice, les délégués avaient suggéré que la doctrine sociale de l’Église devienne obligatoire dans les programmes de formation des prêtres et des consacrés, ainsi que dans la formation et les activités des laïcs au sein de l’Église et de la société. Enfin, pour promouvoir la paix, la création de nouvelles structures avait été envisagée : Initiative africaine de paix et de solidarité, conseils de consolidation de la paix, commission justice et paix, observatoire pour la prévention et la résolution des conflits…
« Au Bénin, le pape va nous présenter son exhortation postsynodale, c’est-à-dire ce qu’il a retenu des propositions de 2009, confie le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa. Pour nous, c’est un moment très important, car le Saint-Père signera cette exhortation non pas depuis le Vatican, mais à Ouidah. »
Le texte papal, guide pastoral pour toute l’Église d’Afrique, sera ensuite remis aux représentants de toutes les conférences épiscopales qui, à leur tour, le distribueront aux diocèses et paroisses. Son étude approfondie pourrait durer sept ans.
La visite de Benoît XVI intervient par ailleurs au moment où l’Église catholique béninoise est confrontée à une crise larvée. En 2010, deux évêques, Mgr Agboton et Mgr Agbatchi, ont démissionné. Le 21 octobre dernier, un prêtre exorciste a été suspendu par sa hiérarchie