©Youri Lenquette
Deux ans après le premier volet Havana Cultura mettant à l’honneur la musique Cubaine, Gilles Peterson revient avec Havana Cultura : The Search Continues. Et ce deuxième volet se veut plus « abouti » que le premier. Le DJ/animateur/producteur/gourou nous parle de l’expérience Cubaine, de ses rencontres mais aussi de la scène anglaise et son évolution, du Drum & Bass, de l’émergence du dubstep, de ces derniers coups de cœur et de ces labels entre autres.
C’est donc le deuxième album estampillée Havana Cultura qui sort. Pour le premier, c’était un peu en mode novice. Comment s’est passé l’enregistrement de ce deuxième volet ?
J’ai eu un tout petit peu plus de temps pour cet album, j’avais plus de préparation. J’ai pu aller à Cuba en janvier, après Noël. J’ai passé 2 3 jours là-bas avec un ami à moi qui s’appelle Mala, qui est un producteur de dubstep de Londres mais qui habite en Belgique. Je l’ai un petit peu introduit à la musique Cubaine parce que l’idée de cet album c’est qu’on puisse faire 2 albums en un coup. Lui je voulais l’amener pour qu’il puisse faire sa version du nouvel album et puis pour l’introduire à la musique de Cuba bien qu’il vienne de la Jamaïque et tout. Et puis, on a enregistré des rythmes en janvier avec Roberto Fonseca au piano. On est allé en studio un jour, on a fait des rythmes classiques Cubains et là je les ai rapportés en Angleterre, j’ai un petit peu joué avec ces rythmes avec mon coproducteur qui s’appelle Simbad. Et Mala a pris le mêmes rythmes, il a joué avec dans son studio à lui. Ça m’a donné un petit peu de préparation pour qu’on puisse retourner au mois d’avril avec des bases pour qu’on puisse faire des morceaux. Entre le mois de janvier et le mois d’avril, j’ai arrêté de faire le DJ sauf pour la radio et puis je me suis concentré pour le marathon de Londres, ça m’a mis bien, j’étais ‘fit and healthy’ (rires). Et puis je suis retourné à Cuba le lendemain du marathon et là on a passé six jours à faire l’album. Le premier album on l’a fait en 3 jours je pense, 3 jours et demi. Alors ça nous a donné un petit peu plus de temps, j’étais plus préparé. Je suis plus satisfait avec cet album que le premier. Le premier j’étais satisfait mais je n’étais pas … spécialiste de la musique Cubaine comme je le suis devenu et puis j’ai vraiment voulu préparer un disque assez frais et original. On l’a fait et je suis très heureux. On était dans un diffèrent studio, un studio qui s’appelle Abdala. C’est peut être le meilleur studio technique à Cuba. Il y en a pas beaucoup. Et on a enregistré tout sur ‘tape’. Ça a un meilleur son je trouve. Moi j’avais le studio A et Mala le studio B. Alors tous les groupes passaient par chez moi et quand ils avaient fini, ils allaient chez lui. Lui est en train de préparer une version de l’album qui sortira au mois de février/mars et qui est beaucoup plus dubstep beaucoup plus électronique moins focus sur les artistes. On a retravaillé avec Roberto Fonseca, avec Danay et avec quelques autres. On a aussi introduit de nouveaux artistes sur le nouvel album. Arema, c’est une chanteuse qui est fantastique, et je pense qui va devenir une star à un moment. On a pu travailler avec Los Aldeanos, ça c’est le groupe hip hop le plus connu à Cuba, le plus radical. Je ne les ai pas eus sur le premier album. Heureusement, on a pu travailler avec eux sur cet album-là. Je pense que c’est un album qui sonne plus 2011. Avec le premier album il n’y avait pas vraiment de timing dans le son. Celui-là, je pense qu’il est assez moderne
En vrai la musique Cubaine n’est pas vraiment connue dès que l’on sort du côté latino et du fait que de l’extérieur on ne sait pas trop ce qui s’y passe. Pour le hip-hop j’aurais pensé directement à Orishas par exemple.
C’est très dur parce qu’il n’y a plus beaucoup de sorties. Les artistes comme Orishas, ils habitent maintenant en France et il y’en a beaucoup qui habitent un petit peu partout dans le monde. Mais les artistes qui veulent rester à Cuba, ce sont quand même les artistes qui sont assez fiers d’être Cubains, ils veulent rester à Cuba. Des gens comme Roberto Carcassés qui a travaillé sur l’album, Danay, les gars des Aldeanos, ce sont des artistes qui pourraient – s’ils voulaient – habiter autre part mais ils sont quand même encore très … genre fiers. Je suis heureux qu’on puisse travailler avec eux parce qu’ils ont quand même quelque chose à dire sur leur pays et trouver du son là-bas ce n’est pas facile. Il n’y a pas de magasins de disques faut vraiment connaitre les artistes et puis pour moi j’ai beaucoup de chance parce que Edgaro du groupe Doble Filo d’abord il parle très bien anglais et deuxièmement il a une très bonne vision de son pays. Il sait comment nous ont voit son pays et comment lui il veut voir son pays. Il fait une émission de télé la bas tous les jours. Il a des groupes différents qui passent dans son programme. Et il connait bien mes gouts et il me dit « ça, ça sera bien tu peux travailler avec des gens comme Golpe Seco, Anonimo Consejo ». Ces gars-là ce sont des artistes qui m’ont été présentés par Edgaro. Ils avaient des démos qui n’étaient pas très bien mais il y avait un bon feeling et lui il a fait de la post production pour que ça sonne mieux. Lui c’est un petit peu le Pharell Williams de Cuba
Au fait pourquoi Cuba ?
Pour moi c’était une bonne occasion de pouvoir travailler là-bas. Et puis c’est Havana Club, ça fait partie de Pernod Ricard et c’était une relation entre Pernod Ricard et le gouvernement Cubain pour vendre du rhum. Dans la relation qu’ils ont, Pernod Ricard fait la promotion à la culture Cubaine. Ils avaient aimé les albums que j’avais fait Africa et Brésil, et puis, ils m’ont demandé si je pouvais aller là-bas faire mon truc sur la musique et diriger les gens sur le site d’ Havana Cultura alors c’est vraiment un mariage entre une grande firme, la créativité et la musique et si il n’y a avait pas ça je ne pense pas que les projets comme ça pourraient aboutir. Dans l’industrie de la musique, il n’y a pas vraiment beaucoup d’argent pour faire de projets ambitieux de ce côté-là. Au début, tu as un petit peu peur tu te demandes « Est-ce qu’ils vont vouloir de ça ? Est-ce que ça va être trop ‘corporate’ ? ». Mais heureusement pour moi, je travaille avec un gars qui s’appelle François Renié. C’est lui qui s’occupe du site Havana Cultura et lui c’est un énorme fan de la musique. C’était vraiment une « perfect situation », ça veut dire que moi je peux faire ce que je veux. Je découvre un pays et une musique ou pas beaucoup de personnes peuvent entrer et puis ils m’ont donné la possibilité de faire ça. On a fait un album, heureusement l’album a bien marché et ils veulent continuer la relation.
Parlons un peu de l’Angleterre maintenant. La scène anglaise est une des rares sinon la seule scène à produire de la musique plus qu’éclectique, à mélanger les genres mais aussi à développer un son unique. Comment ça se fait ?
Pour moi la chose qui est importante, c’est que l’Angleterre est vraiment le centre de la ‘club culture’. C’est vraiment l’Angleterre. Bien que le disco et les clubs des années 60 viennent de la France ou de l’Amérique, les clubs tout ça, mais en Angleterre dans les années 80 et puis même avant il y avait quand même une scène pour la musique black et pour le clubbing. Et c’est une scène qui s’est vraiment élargie en 1986 au monde. Bien sûr, les DJs comme Laurent Garnier ont emmené ça en France. Maintenant on a cette scène partout dans le monde mais en Angleterre ça a toujours fait partie de la vie pour les jeunes. C’était quelque chose que tu faisais naturellement. Tu allais dans les clubs et puis tu étais influencé par tout ça. L’autre chose en Angleterre, c’est qu’il y a une grande scène Jamaïcaine, de Sound system. Ils ont emmené ce feeling dans les rues avec le carnaval et tout ça. Tu as les jamaïcains plus le clubbing, le climat anglais, il pleut beaucoup donc les gens veulent sortir dans les soirées et puis ça veut dire que ils sont toujours en train de réinventer la dance music. C’est pour ça qu’il y a eu le Drum & Bass, rave, dubstep maintenant et ça continue. Et puis il y a beaucoup de compétition particulièrement en Angleterre. C’est-à-dire à Londres si quelqu’un fait ça un jour, la semaine d’après il y a quelqu’un qui va faire mieux. Ça bouge beaucoup, c’est très difficile comme ville pour pouvoir s’en sortir. Moi je connais beaucoup de producteurs français, des gens qui viennent de partout dans le monde qui veulent aller en Angleterre parce qu’ils veulent faire leur truc mais c’est très dur, c’est un grand océan, tu es un petit poisson (rires). C’est pour ça aussi que moi je reste en Angleterre. Ma famille habite en France, en Suisse, je suis le seul de ma famille en Angleterre mais la musique, c’est ma carrière et c’est ce que j’aime le plus, je ne vois nulle part d’autre où aller et où je peux être régulièrement excité et motivé par la musique.
Tu parlais de Dubstep, à l’origine ce n’était pas un genre de musique mainstream mais ça le devient …
Ouais ouais !
Tu peux nous parler du dubstep et à ton avis pourquoi est-ce que ça explose maintenant ?
C’est un petit peu comme tout. C’était à peu près la même chose avec le Drum & Bass ça a commencé, ça a pris 2, 3 ans pour que ça rentre en France, en Allemagne et dans les différents pays , aux US ils n’ont pas compris au début. Mais finalement, ils étaient tous d’une manière ou d’une autre influencés par cette différente approche au beat, au rythme. Ça c’est aussi un truc Jamaïcain, les différents rythmes. Tous les ans il y a différents rythmes. Le dubstep c’est juste un développement du Grime. Avant le Grime, c’était le Garage, le Speed Garage, c’est sorti de Hardcore, du Drum & Bass et ça c’est toujours quelque chose qui en sort. Le dubstep ça change déjà. Maintenant il y’ a trois différents types de dubstep: le dubstep plutôt à la Mala, c’est beaucoup plus reggae, beaucoup plus dub … le « dub » step. Et puis il y a aussi le dubstep qui sort depuis 1 ans, 2 ans à la Kode9, Ramadanman, plus électro plus techno plutôt vers les 140 BPM, et il y a le dubstep plutôt intelligent de James Blake, Mount Kimbie. Ça, ce sont les artistes qui prennent cette scène mais qui font des trucs plus académiquement, intellectuellement, ils mettent plus de chanson dedans. Trois différents types. Je ne connais même pas les noms pour te l’expliquer. C’est un petit peu comme la house. Même moi je m’y perds. Mais le dubstep c’est énorme. Et la raison aussi pour laquelle le dubstep a eu beaucoup d’influence depuis un an c’est qu’il y a quand même de grands champions de cette musique à la radio en Angleterre et des musiciens qui ont de fort caractère Skream, Benga, Mala, Kode9. Ce sont des gens qui peuvent parler à la presse, que les très jeunes de 15 à 19 ans respectent beaucoup. C’est la même chose avec le Drum & Bass. Pour le Drum & Bass, il y avait Ronnie Size, Goldie, Fabio & Grooverider, ces gens-là ce ne sont pas simplement de bons DJ avec des bonnes idées musicales mais ils savaient également communiquer cette musique et motiver une nouvelle génération à la faire. C’est pour ça que cette scène continue d’être forte.
Il y a tellement de nouveaux talents, d’artistes qui cartonnent, j’ai l’impression que l’année 2011, c’est l’année de la musique anglaise …
Ah c’est vrai ! Peut-être, ça se peut. Mais aussi il y a aussi l’Indie Rock. Il y a toujours un parallèle en Angleterre. Le ‘down scene’, tout ce qui est dans la dance, mais aussi il y a toujours eu une très forte scène rock en Angleterre. Parce que bien sûr l’Angleterre c’est le Rock, les Rolling Stones, les Beatles et tout ça et bien sûr Oasis et tous les groupes des années 70 et 80. Et dernièrement je pense que dans cette musique orientée plutôt guitare, il y a eu un petit peu moins d’intérêt, les gens en ont eu un petit peu marre. Il n y a pas eu de Brit-pop depuis un moment. Je pense que lorsqu’il y a un désintérêt pour une scène, l’autre scène monte. C’est pour ça que des groupes comme The XX sont importants. Ce sont des groupes un petit peu indie mais aussi électronique. C’était vraiment une année pour ces artistes comme ça qui peuvent bien comprendre les racines du rock en Angleterre mais aussi comprendre que les gens qui lisent NME, qui écoutent des programmes rock, ces gens-là écoutent aussi de la musique électronique alors il y a des groupes qui arrivent avec un petit peu des deux. C’est pour ça que les James Blake, les Jamie Woon peuvent passer et tous ces groupes-là parce que maintenant ils ne sont pas simplement joués dans les programmes dance, sur les radios pirates mais aussi dans les programmes nationaux et même dans les programmes-télé.
Tu as commencé dans les radios pirates tu avais 15, 16 ans et tu es encore là. Comment tu as vécu l’évolution de la scène anglaise ?
Ouais il y a eu plusieurs phases. J’étais là pendant les punks. Mais moi j’étais un ‘Soul boy ’, j’allais dans les soirées de black music. On n’était pas beaucoup, c’était une petite scène mais on était fasciné de Nothern soul, de funk et tout ça. Et il y avait des groupes anglais à cette époque comme Level 42, Incognito, une scène dont tu faisais partie, tu faisais partie de quelque chose. Et je pense que quand tu as 15,16 ans, tu veux faire partie d’une scène qui t’identifie comme personne. Et ça c’est très important en Angleterre, il y a toujours eu des scènes. Moi d’abord c’était cette scène-là, les scènes Jazz Funk après Rare Groove, Acid House. Après j’ai eu mes labels, il y a eu Acid Jazz. J’ai aussi eu un label qui s’appelait Talkin’ Loud avec des groupes comme Young Disciples, Jamiroquai et ainsi de suite ça continue (rires).
Moi je ne suis pas trop scientifique avec ce que je fais. Je ne suis pas quelqu’un qui dit « bon je vais voir ça, je mets ça et ça et puis ça va marcher ». Je suis instinctif, quelqu’un me donne un CD, j’aime bien et puis je leur demande si ça sort. Si ils disent non et que j’adore assez je le sors pour eux. C’est un petit peu ma responsabilité en tant que personne qui a une influence. Si j’adore la musique ben je sais que je peux les aider. Moi j’ai toujours fait plusieurs choses en même temps. Je fais de la production, de la radio, DJ, et puis j’adore chaque côté de mon boulot. Quelqu’un comme Ghostpoet, il y’a 18 mois personne ne le connaissait et moi j’ai beaucoup de satisfaction quand je vois quelqu’un comme ça monter. Maintenant je le vois en live et je me dis « wow c’est vraiment impressionnant ce qu’il a fait ». Il va aller dans un autre label je pense. Nous, nous sommes quand même un petit label, ce n’est pas un label qui va vraiment développer les artistes jusqu’à la fin, c’est plutôt un label de production, genre la phase 1 dans leur carrière. José James, c’était un peu la même chose on l’a introduit et finalement quand Verve et les grands labels le veulent c’est mieux, c’est bien pour lui et nous on a fait notre boulot. On une fille maintenant que je développe qui s’appelle Zara Mcfarlane, c’est une chanteuse de Jazz qui est vraiment bien. J’aime beaucoup, c’est assez simple. Ce n’était pas très cher à produire l’album et ça fait un petit peu de vague en ce moment. J’ai envie de l’emmener ici à Paris. Il y a vraiment un bon club de Jazz où José James a joué, vraiment une belle salle de Jazz, 200-300 personnes. Comment elle s’appelle ? (réfléchit) Je ne me souviens plus. Mais j’aime bien faire du Jazz. Et là on vient de signer un artiste qui s’appelle Gang Colours, plus dans le genre Mount Kimbie, James Blake, de ce côté-là. Moi je signe juste des choses que j’aime, il n’y a pas vraiment de business plan. C’est vraiment simple, moi si j’aime, je le joue et je joue toujours du Jazz, toujours de vieux trucs. Je joue des choses qui m’intéressent qui sont nouveaux. J’adore le nouveau, j’adore le vieux et j’aime bien toucher les deux ensemble. Comme tu l’as dit, il y a eu énormément de musique cette année. Normalement tous les ans, je fais un truc qui s’appelle les Worlwide Awards, les Worldwide Winners, et normalement j’en fais 2 émissions par an et là j’en ai fait 3. Il y a tellement de sons et dans chaque émission il y a au moins 50 morceaux. J’aime beaucoup la house, j’aime aussi beaucoup ce qui se fait en Allemagne encore. En France aussi il y a des trucs supers.
Euh …
Oh ça va, ça va quand même. (Rires) Il y en a un peu moins mais j’adore les artistes comme Onra, les labels comme Heavenly Sweetness. Et bien sûr quand je fais mon festival à Sète où on essaie d’amener le plus de français possible, donner un petit peu de focus. Je pense que le problème qu’il y a ici en France, c’est un petit peu la même chose qu’en Angleterre: c’est que la scène house prend tout, la scène électro prend tout, et des fois il faut célébrer ce que nous on fait parce qu’on couvre un petit peu toutes les scènes . C’est pour ça que j’ai fait ce festival, pour célébrer ce que nous faisons, c’est-à-dire qu’on peut y mettre de la World Music à côté de l’électro vraiment pointue, à côté du hip hop, faire un festival où les gens qui y vont comprennent, sentent qu’ils font partie de quelque chose.
Quels sont tes derniers sons coups de cœur ?
En ce moment… ah c’est bête, je n’ai pas mon ordi avec moi. J’adore le remix de Joy Orbison de Lana Del Rey, j’adore. Je la joue partout en ce moment. Hum (réfléchit)… Ohlala, il y a toujours des nouveaux trucs (rires). J’adore le dernier morceau de Gloria Estefan produit par Pharell, ça je le joue aussi beaucoup en ce moment. Il y a un groupe qui s’appelle The Pyramids, un groupe américain qui sont plus spiritual Jazz. Je les ai fait jouer à Sète cette année. Il y avait Flying Lotus qui était là et qui a adoré et maintenant il va les sortir sur Brainfeeder en Amérique. C’est bien qu’il puisse les prendre. Ils ne sont pas jeunes mais ils font de la musique qui est super fraiche et c’est quand même influencé par le spiritual Jazz. Dans les trucs français, tu sais il y a un album que j’écoute en ce moment, je ne sais pas comment les gens le sentent en France mais j’aime bien le nouvel album de Camille
Oui, il est génial !
Oui moi j’aime bien. C’est assez avant-gardiste. Oh il y a tellement d’autres trucs (rires).
Sinon la BBC pour encore longtemps ?
Ben j’espère, j’espère. Ça marche bien pour moi même s’ils me mettent dans le milieu de la nuit mais c’est cool parce qu’il y a énormément de gens qui écoutent cette émission, particulièrement sur internet les jours d’après. Les gens écoutent quand ils veulent maintenant. Et d’être sur la BBC, plus particulièrement sur Radio 1, ça a un grand impact dans le monde et beaucoup en Amérique. En Amérique, les gens qui sont pointus dans la musique écoutent Radio 1 alors ça m’ouvre des portes.
La session live idéale selon Gilles Peterson, elle ressemble à quoi ?
Questlove à la batterie. Hum. Peut-être Erykah Badu qui va chanter avec nous un petit peu, peut être avec Esperanza Spalding à la basse, Mala avec les sons, qui d’autre ? Oumou Sangaré avec Erykah Badu au chant, Danay aussi, je l’adore. Peut-être avec Miguel Atwood Fergusson aux instruments à cordes.
C’est pas mal déjà. D’autres projets en cours ?
Qu’est-ce que j’ai là ? J’ai un Brownswood Bubblers en janvier. Qu’est-ce que je fais d’autre ? Je fais beaucoup de remix en ce moment. J’ai fait un remix pour Fatoumata Diawara, j’ai fait un remix pour The Bees, un groupe anglais. Là je prépare un groupe de groupe de Jazz, que je veux produire. Ce sera genre « supergroup », des musiciens anglais. Non pas ‘supergroup’. Ce sont des musiciens pas très connus mais un truc un petit peu à la Robert Glasper avec un feeling Jazz/DJ .C’est moi qui vais mettre l’atmosphère. C’est déjà assez comme projets non ? (rires)
Gilles Peterson et le Havana Cultura Band seront sur la scène de la Machine Du Moulin Rouge le 21 Novembre ( Réservations)