Le mythe de Rafael sans mains existe et aussi le mythe des chef d’œuvres (mais quel son émet la feuille qui tombe au milieu du bois sans que personne ne l’entende? Quelque chose peut être une œuvre d’art sans l’onction d’au moins un regard ou une écoute ?) mythes qui reposent, ignorés de tous, au fond de tiroirs poussiéreux, ou dans des cartons oubliés dans des placards abandonnés. Il existe le mythe qui dit que le temps finit par remettre chaque chose à sa place, la tautologie affirme que les œuvres qui le valent, pour une étrange prédisposition ou vertu mystique complètement inexplicable, finissent par voir le jour et s’ouvre des voies et il existe les sceptiques qui observent l’Histoire et la vie comme les goûts et les tendances ne sont pas gérées sinon par le hasard, les caprices et le mouvement.
L’image de Mendelssohn existe, il n’y a pas de mots qui fassent justice à ce visage, quand on découvre que le boucher a qui son domestique achète la viande qui a comme coutume de l’envelopper dans un papier qui contient-de manière opportune, harmonieuse, poétique et exacte (avec la même musique que le compositeur de Turingia) littéralement sous le sang – la transcription de la passion selon Saint Mathieu de Johan Sébastian Bach.
Ce qui est beau c’est peut-être que autant les partisans ceux de l’inévitable comme ceux du hasardeux comme force motrice du monde pourrait utiliser pour défendre sa cause et ce même succès, et y ajouter les évènements de ce jour lointain où Pau Casals (1876-1973) trouve des partitions oubliées Suites pour violoncelle du propre Bach dans une boutique d’occasion de la rue Ample de Barcelona pour la convertir en peu de temps – à travers une interprétation incomparablement personnelle et romantique qui continue encore de nos jours, presque quarte vingt ans plus tard, la référence maximale – pas seulement dans un des sommets intemporels, elles paraissent toujours modernes, de l’histoire de la musique occidentale sinon de l’œuvre qui lui a donné la dignité, la solennité, la noblesse et le prestige au violoncelle, juste un affligeant et triste instrument d’accompagnement dans les années 1720, l’époque où Bach l’a composé, possiblement comme un simple exercice (mais Bach, comme Roussel ou Peter aimait et croyait au jeu) jeux créés pour arriver à mieux le dominer.
Seulement pour cela le musicien catalan aura déjà gagné sa place d’honneur au théâtre de l’histoire, mais Casals, pacifiste convaincu, ferme dans ses décisions de ne pas jouer pour des gouvernements dictatoriaux (il refusa au propres nazis de la France occupée) ou qu’il auraient abandonné à leur propre chance le gouvernement républicain espagnol durant et après la Guerre Civile, il a été beaucoup plus qu’un des grands interprètes de la musique du XXe siècle.