Et précisément, la première chose qui s’impose en introduction de ce test, c’est que Google Music n’est pas compatible avec l’iPod, ni l’iPad, ni l’Apple TV. Il vous en coûtera un téléphone Android, une tablette Android ou un lecteur MP3 Android (ça existe ça?) pour profiter de Google Music autrement que sur votre Mac, pardon, votre PC.
Amis de la pomme, Google est votre ennemi, veut votre peau (rte-monnaie), le sang va couler, c’est la guerre. Alors à peine entré dans la tombe, Steve Jobs doit-il déjà s’y retourner ? A première vue, Google Music est une copie conforme de iTunes, au point qu’on peut se demander si Google en a racheté les droits. On télécharge une petite application sur le site de Google, on l’installe, et boum on se retrouve dans l’univers familier d’iTunes : barre de navigation à gauche pour classer sa musique par genres, albums, chansons et artistes, organiser des playlists ou laisser travailler l’algorithme de Google à travers un « Instant Mix » inspiré du « Genius Mix » d’Apple. Le reste de l’écran doit présenter les pochettes des albums, quand il y en a. Parce que évidemment, ça commence par un grand vide.
Google Music stocke toutes vos chansons dans les nuages, quelque part sur les serveurs de Google. Pas besoin d’encombrer votre disque dur. C’est un avantage que Apple propose désormais également avec iCloud (pour tous ceux équipés du dernier OS, Lion). Mais Google ne conserve aucune copie synchronisée sur votre ordinateur. C’est bon pour libérer votre disque dur, mais c’est un peu de sens de la propriété qui disparaît. Surtout, contrairement à iTunes, il est nécessaire d’être connecté à Internet pour profiter de sa musique. C’est un gros problème quand on utilise son ordinateur comme diffuseur de musique à la maison : c’est lent à charger et on est privé de musique à la moindre coupure de réseau (comme cela m’est arrivé toute la soirée hier soir). Quand une chanson ne peut être diffusée, le message « Couldn’t play song » s’affiche en orange, et on passe à autre chose. Nul. C’est différent sur les appareils mobiles (téléphone et tablettes Android), où vous aurez la possibilité d’écouter de la musique « hors connexion »… à condition de s’affranchir de la tâche fastidieuse de sélectionner les chansons que vous voulez pouvoir écouter dans ce mode, AVANT de penser à les écouter.
En bref, je ne suis franchement pas convaincu par le service, et même en luttant très fort pour laisser tous mes a priori de côté, je ne vois pas ce que Google apporte au marché dans ce domaine en dehors de sa concurrence.
Google Music reprend strictement les mêmes principes qu’iTunes, sans aucune innovation, aucune nouvelle proposition de valeur. C’est une nouvelle technologie pour une vieille idée. A part le logo, rien de neuf sous le soleil : même interface qu’iTunes, mêmes principes d’utilisation, même prix dans le music store (au centime près) mais moins de choix (Warner ne fait pas partie du catalogue), plus lent, et moins de ces « petits trucs » qui font d’iTunes un vrai hub musical (multi-speakers, diffusion WiFi, équaliseur intégré, multiples affichages etc…).
Surtout, Google Music est incapable de diffuser les vidéos et films loués dans son store sur un téléviseur sans l’intermédiaire d’une tablette Android. Même Google TV ne peut diffuser les films que vous auriez loué dans l’Android Market ! Un comble. Non décidément, à moins d’être déjà tout équipé Android, Google Music n’est vraiment pas à la hauteur de l’effort demandé aux utilisateurs d’iTunes, iPods, iPads, iPhones ou Apple TV pour switcher.
Les plages de Tahiti m’attendent la semaine prochaine pour le congé de Thanksgiving, avec un iPod solidement ancré dans les oreilles, et parfaitement déconnecté du « cloud » !