Première fusion d’une région et d’un département en vue?

Publié le 18 novembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Les présidents du conseil régional d’Alsace et des conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin se sont mis d’accord sur la fusion de ces trois collectivités en une seule, dont la création fera l’objet d’un vote des élus alsaciens le 1er décembre.

Par Aurélien Véron

Conseil régional d'Alsace

Une nouvelle importante est passée absolument inaperçue ce week-end. Avouons, vous et moi, que les sextos de DSK étaient infiniment plus drôles à lire. Les attaques contre « Flanby », appelé « capitaine de pédalo » ou « roi des éléphants Babar » par ses adversaires, ont occupé les couvertures de nos grands médias pendant que ce prélude à une révolution institutionnelle avait lieu. La politique, c’est aussi savoir rire des clowneries des uns et des autres, pour mieux oublier l’essentiel. Donc pendant ce temps, deux présidents de conseil général et un président de conseil régional annonçaient la fusion de leurs assemblées respectives. Nous pourrions assister à une réforme des collectivités territoriales sans injonction de Paris, simplement spontanée. Si l’affaire devait aboutir à la fusion des trois en un seul conseil aux compétences réunies et aux organes inutiles supprimés (ne rêvons pas, déjà réduits ce serait pas mal), l’exemple pourrait montrer la voie aux autres régions, à commencer par la Bretagne et la Normandie qui y ont déjà réfléchi.

Évidemment, tout ne peut être si simple de la part d’apparatchiks qui vivent sur la bête et ont besoin de maintenir leurs armées bureaucratiques. Tout n’est donc pas si clair. Le communiqué officiel évoque la « création d’une nouvelle collectivité: le Conseil d’Alsace ». Tiens, voilà qu’apparait une quatrième entité dans la landernau alsacien, supposée fédérer plutôt que remplacer les actuels conseils. Est-ce vraiment la direction prise par le projet ? Il prévoit la création « pour la première mandature (de) deux conseils de territoires à l’échelle de chacun des deux départements ». Notre nouvelle entité a déjà donné naissance à deux conseils avant de naître. Ils sont trop forts. Ce charabia nous le confirme, nous allons devoir exiger davantage de précisions et de garanties que le nouveau conseil replacera rapidement les trois conseils actuels pour afficher notre satisfaction. La seule ambition légitime, c’est de voir la masse salariale réduite, le pouvoir décisionnel renforcé sans strates dilatoires, sans bureaucraties multiples et redondantes. Des économies et du muscle.

Les élus voteront le 1er décembre, puis un referendum permettra aux habitants de choisir. D’ici-là, espérons que tout ceci prendra une forme plus claire et plus transparente. Question en l’air : l’Alsace en profitera-t-elle pour renforcer ses liens avec son voisin allemand ?

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