SUR LA REVUE MEDISCOOP SANTE DU 11 NOVEMBRE 2011
Le Parisien
Le Parisien annonce en effet sur deux pages que « des lots périmés de Thiotepa dont la date de péremption aurait été falsifiée ont été utilisés pour soigner certains cancers chez l’enfant ».
Le journal évoque une « une affaire qui met une nouvelle fois en lumière les pratiques douteuses en cours dans l’industrie pharmaceutique », et indique qu’« un laboratoire allemand, Riemser, va déposer plainte au tribunal de grande instance à Paris aujourd’hui pour «faux et usage de faux, tromperie et falsification», contre un laboratoire français, Genopharm ».
Le Parisien note que « les Allemands accusent Genopharm d’avoir sciemment commercialisé des lots de [ce] puissant anticancéreux qu’ils fabriquent, après sa date de péremption. D’après les éléments recueillis par Riemser, le produit se trouvait encore sur le marché début 2011 alors que sa date d’utilisation arrivait à expiration en mars 2009 ».
« Au bout de 18 mois, le produit perd beaucoup de son efficacité, ce qui risque de fausser gravement les traitements », remarque le journal.
Le Parisien ajoute que « saisie par les Allemands en mars, l’Afssaps a procédé à un rappel de deux lots suspects le 12 octobre dernier. L’affaire aurait pu s’arrêter là si Riemser n’avait pas découvert d’autres faits plus graves. Le groupe allemand accuse Genopharm d’avoir confectionné un faux certificat de date de péremption courant jusqu’à août 2011, remis à l’Afssaps lors de son enquête auprès du laboratoire français ».
Le quotidien s’interroge : « Quelles conséquences pourrait avoir la commercialisation des 30.000 lots de Thiotepa après la date de péremption? Pour l’instant, c’est difficile à dire. Même les spécialistes sont réservés. L’Afssaps assure qu’aucun cas de pharmacovigilance n’a été détecté ».
Le journal remarque que l’Afssaps est « de nouveau critiquée », évoquant « une absence de réaction qui a poussé Riemser à déposer plainte ». A l’agence sanitaire, Bernard Delorme précise : « Nous ignorions la falsification. Notre procédure suit son cours. Ce qui nous a préoccupés, c’est surtout d’assurer l’approvisionnement de ce produit et de raccourcir au maximum la rupture de livraison, car le Thiotepa était le seul disponible sur le marché français. C’est ce qui a été fait ».
Le Parisien note par ailleurs que « les médecins restent prudents sur l’éventualité de problèmes liés à l’utilisation de produits périmés ». Le Dr Jean Michon, de l’Institut Curie, à Paris, indique n’avoir « pas décelé de problème. Un sous-dosage peut être problématique au-delà d’un certain seuil, car, dans nos dosages, nous faisons des arrondis et donc nos calculs peuvent être faussés ».
Un oncologue ajoute que « l’effet peut être mesuré en temps réel. Si on s’aperçoit que les effets sont moins puissants que prévu, on peut augmenter la dose ».