On m’a vivement conseillé de visionner un documentaire israélien qui a pour titre, sur Dailymotion : « Théodore Herzl, le côté antisémite du sionisme ». Au début du documentaire, on lit une phrase à des Israéliens dans un centre commercial et on leur demande qui, d’après eux, l’a écrite :
J’ai eu une idée formidable : attirer des antisémites honnêtes et les inciter à détruire les propriétés juives.
Tous répondent : « Hitler »!
Eh! non, cette phrase est tirée du journal intime de Theodor Herzl (1860-1904), grande figure juive de l’Histoire récente, fondateur du mouvement sioniste qui aboutira à la création de l’État d’Israël.
Ce que le documentaire démontre, c’est que la création d’Israël est basée sur un rejet profond du judaïsme traditionnel, un mépris du « juif de l’exil », même un rejet de la croyance tout court : le désir d’un État fondé sur un « nouveau modèle qui rejette complètement toute référence juive ». Très représentatif, Haïm Hazaz, idéologue de la direction sioniste à écrit, en 1943 :
Sionnisme et judaïsme ne sont pas la même chose, mais deux idées différentes et sûrement contradictoires.
Aussi, l’idéal sioniste n’était pas de regrouper tous les juifs dans un territoire, mais bien seulement ceux qui étaient intéressants pour le mouvement, dans une sorte de logique eugénique, où on ne voulait pas des juifs hassidiques s’ils ne désiraient pas s’affranchir de la tradition. Zeev Jabotinsky écrivit dans le journal Haaretz, à l’année de sa fondation en 1919 :
Dans notre Maison Nationale, nous allons déclarer tous ces juifs qui n’ôteront pas la rouille de l’exil, et refuseront de raser barbes et papillotes, des citoyens de deuxième catégorie. Nous ne leur donnerons pas le droit de vote.
À la suite de cette citation, on montre une prise de vue d’un somptueux palais qui porte le nom de l’auteur de ces lignes. Et ensuite, on refait le même manège qu’avec Herzl, la faisant lire entre autres à un directeur du « mouvement de jeunesse juif radical, sioniste » Bétar, fondé par Jabotinski qui n’en revient tout simplement pas…
Mais il faut spécifier ici que le mouvement sioniste n’a pas eu le choix d’intégrer la religion dans son projet pour qu’il prenne de l’ampleur, pour y trouver des adhérents, et cela a bien sûr fonctionné.
Vient ensuite David Ben Gourion, « fondateur et chef de l’État pendant de nombreuses années » qui écrivait dans son livre « La marque de Caïn » :
La Terre d’Israël a besoin d’une immigration sélective : le sionisme n’est pas une oeuvre de bienfaisance. Nous avons besoins de juifs de « qualité supérieure ».
Et le clou du spectacle, ce sont les efforts qui ont été mis pour ne pas aider des juifs condamnés à l’extermination. Oui, oui, pour aider indirectement le génocide, la Shoa, menée par Adolf Hitler! On prend quelques grandes respirations et on continue…
En vérité, un sioniste, du nom de Yaël Brand, se fit convoquer par un nazi du nom de Adolf Eichman. Ce dernier offrit de « vendre » 1 million de juifs hongrois qu’ils s’apprêtaient à exterminer contre de la marchandise, des camions, du café, thé, etc. Brand accepta de faire les démarches pour que cet échange se fasse. Mais on lui mit des bâtons dans les roues et ce sont surtout les sionistes eux-mêmes qui firent en sorte que ce projet de sauvetage tomba à l’eau.
Ce qui est relaté ici ne couvre même pas la première moitié des faits exposés dans le reportage et tout est bien sûr hautement vulgarisé.
Pensez-vous que je vais trop loin avec mon choix de titre pour « Le côté obscur de la création d’Israël »?
Théodore Herzl, le côté antisémite du sionisme (partie 1)
Théodore Herzl, le côté antisémite du sionisme (partie 2)
Théodore Herzl, le côté antisémite du sionisme (partie 3)
Théodore Herzl, le côté antisémite du sionisme (partie 4)
Théodore Herzl, le côté antisémite du sionisme (partie 5)
Source : RenartLeveille
Union Révolution Citoyenne