Alors il vient ce fameux bonheur néolibéral?

Publié le 17 novembre 2011 par Fred Camino @elc95
J'ai vécu une enfance heureuse, je ne manquais de rien, ma sœur et moi n'étions pas aussi exigeant que les gamins de maintenant mais nos parents ne nous refusaient pas grand chose. J'ai la chance de grandir dans une maison et de faire ma scolarité et mes études dans une certaine sérénité. Mes copains étaient tous à coté de chez moi, le lotissement était neuf quand tout ces couples sont arrivés et tout les gamins avaient le même âge, c'était chouette, surtout pour aller faire des conneries partout dans la résidence. On se faisait engueuler quand on rentrait avec le pantalon neuf déchiré mais on s'en foutait.Mes parents habitent toujours au même endroit, je crois finalement qu'il se sont bien sacrifié pour cette maison sans cachet, vu le prix de l'immobilier, ils vont rester jusqu'au bout dans ce lotissement.Moi je n'aurais jamais de maison mais j'ai encore un travail, ou alors je peux avoir une maison, dans une région perdue qui ne m’intéresse pas mais je n'aurais pas de travail. Mais ce n'est même pas par le travail que j'aurais une maison, tout est trop chère et je n'ai pas assez de revenu, de toute façon depuis que je travaille j'ai toujours entendu mes patrons parler de crise, de marché fragile, de récession, de vigilance, de concurrence, de chômage, de rentabilité, d'économie sur la main d’œuvre, sur les études...et ça dure depuis une éternité jusqu'à la dette d'aujourd'hui.
Alors avec d'autres blogueurs citoyens (Océane, Mipmip, Agnès, SeeMee, Seb Musset, CSP, Marco, Dadavidov, Vogelsong, Intox2007, Dedalus, Christian) et tous ceux qui voudront prendre le relais, je pose la question aux politiques et aux responsables qui font la pluie et le beau temps dans ce pays:
Madame, Monsieur, Vous vous définissez vous-même comme étant de sensibilité « libérale » sur le plan économique et c’est bien évidemment votre droit le plus strict. Vous ne verrez donc pas d’inconvénients à être sollicité afin de répondre à une simple question. Nous, blogueurs et citoyens de sensibilité de gauche, sommes depuis une trentaine d’années face à votre discours nous assurant que le libéralisme économique – ou néolibéralisme si vous préférez – ne sera qu’une promesse de bonheur et de liberté pour tout un chacun, humbles comme aisés, et qu’un passage, certes douloureux mais que vous nous assurez « nécessaire », par une période de temps plus ou moins difficile où serait mise en place une sévère mais juste « rigueur » économique, finira, à terme, par porter des fruits dont tout le monde sans exceptions profitera… Disons le net : nous sommes sceptiques. Non pas que nous mettions en doute votre bonne foi quant à ces affirmations : votre sur-présence médiatique depuis tant d’années nous a convaincu de votre sincérité. Mais tout de même, tout le monde finit par se demander, à force : Ce fameux « bonheur néolibéral » qu’on nous promet depuis 30 ans, ça vient quand ? Parce que dans un pays comprenant 8 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté et des salariés pressurés comme des citrons en permanence, et où malheureusement il semble bien qu’une fraction fort malhonnête de personnes trouvent à s’enrichir en se contentant de siéger dans des conseils d’administration, il est quelque peu délicat de percevoir les bienfaits de ces fameux « marchés » que vous défendez pourtant mordicus en dépit du bon sens. Comme toujours, vous répondrez à cela qu’il faut « poursuivre les réformes » parce qu’on a « pas assez libéralisé » ; mais soyons sérieux : il vous faut clairement admettre que vous vous êtes plantés. Qu’en 30 ans vous n’avez pas été foutus de faire quelque chose de bien. Et que le néolibéralisme n’a conduit qu’une fraction infime de gens très riches à encore plus s’enrichir au détriment de tous les autres. Notre question sera donc : pourquoi ne pas admettre que votre idéologie est nuisible pour la majorité, que vous vous êtes plantés, et que dans l’intérêt général vis-à-vis duquel vos idées sont objectivement nuisibles, il serait mieux que vous laissiez tomber et passiez à autre chose ? Dans l’attente de votre réponse, veuillez Madame Monsieur agréer l’expression de nos salutations distinguées.