Qui mieux qu'un professionnel de santé pourrait constater les reports et les renonciations aux soins de ses patients? Ces professionnels de santé nous font part d'un phénomène de report des soins encore plus marqué, essentiellement motivé par des raisons économiques. Ce 1er Observatoire des professions libérales de santé coordonné par CMV Médiforce, un organisme financier réservé aux professionnels libéraux de santé, laisse percevoir aussi l'inquiétude du côté des professionnels malgré un attachement toujours indemne à leur profession.
TNS Sofres a interviewé pour CMV Médiforce 450 médecins généralistes, spécialistes, dentistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, vétérinaires sur l'exercice de leurs métiers et leurs projets d'avenir.
Les professionnels libéraux de santé sont mitigés sur leur avenir. Avec un score de 5,8/10, leur évaluation de la situation actuelle de leur profession baisse encore (5,1/10) quand il s'agit de l'avenir. Déficit de la sécurité sociale, déremboursement, ouverture de la concurrence à de nouveaux acteurs, autant de raisons déclarées pour justifier ce pessimisme. Parmi les principales sources d'inquiétudes, plus d'un tiers des professionnels de santé interrogés est inquiet pour ses finances. Alors que les pharmaciens pointent d'abord du doigt une baisse de leur chiffre d'affaires, les infirmiers et les chirurgiens-dentistes mettent en avant l'augmentation des charges qui pèsent sur leur activité. Pour d'autres comme les kinésithérapeutes, à hauteur de 46%, c'est une sensation de dévalorisation qui prédomine, associée à une surcharge de travail, une sensation de « travail à la chaîne ».
Pourtant les professionnels de santé restent motivés par leur profession. Si c'était à refaire, 82% feraient les mêmes choix de carrière, en particulier les infirmiers et les kinésithérapeutes, les médecins généralistes ou les pharmaciens se montrant moins enthousiastes. Enfin, 48% des professionnels interrogés plébiscitent le regroupement en cabinet avec d'autres confrères.
Des professionnels inquiets par le comportement de leurs patients : Les soignants estiment ainsi que 53% repoussent certains soins pour des raisons économiques et constatent que près d'un quart d'entre eux négocient le coût des soins. La grande majorité des généralistes, des chirurgiens-dentistes, et surtout des pharmaciens et des vétérinaires, partage cette opinion (75 % pour ces deux dernières professions).
24 % des professionnels estiment aussi que leurs patients n'ont jamais été autant attentifs aux coûts de la santé et qu'ils se placent même en situation de négociateurs.
À l'opposé de ce double ressenti très négatif, seulement 23 % trouvent que les patients acceptent comme avant les traitements et les soins proposés.
Source: Scan CMV Médiforce 2012
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