Depuis 1994, l'oxyde d'éthylène est classé en comme cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (IARC). En janvier 2010, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCRF) précisait que « l'utilisation de ce gaz n'est pas autorisée pour désinfecter des objets destinés au contact des denrées, tels que les biberons. »
Si la stérilisation à l'oxyde d'éthylène est suivie d'une désorption pour éliminer l'oxyde d'éthylène des matières plastiques et ramener le taux en deçà des limites déterminées..cependant, la vitesse de désorption de l'oxyde d'éthylène est très variable en fonction du type de matière plastique.
L'oxyde d'éthylène toujours utilisé en stérilisation hospitalière: Pourtant, plusieurs fournisseurs de biberons, tétines et téterelles continuent d'utiliser l'oxyde d'éthylène pour la stérilisation et l'enquête du Nouvel Observateur révèle ainsi que l'appel d'offres 2010 de la centrale d'achats de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) auraient fait appel à deux de ces sociétés utilisant exclusivement ce procédé de stérilisation. Dans son article, le Nouvel Observateur note que "sur les 800.000 enfants qui naissent quasiment tous (98%) dans les maternités, 400.000 ne sont pas nourris au sein mais exclusivement aux biberons fournis par l'hôpital".
Quelle démarche spécifique de prévention en maternité ? Enfin, prenant en compte la vulnérabilité du nouveau-né aux substances toxiques et aux perturbateurs endocriniens, on ne comprend pas l'absence de démarche de prévention extrême en maternité, que ce soit pour la mère ou pour l'enfant. Aujourd'hui la question de la stérilisation des tétines pose aussi celle, plus générale, de l'exposition des mères et des nouveau-nés à différentes substances, en raison de contacts aveccertains matériels médicaux. On se souviendra des premiers résultats sur l'imprégnation maternelle en BPA et en phtalates, de l'étude Elfe, avec des taux supérieurs, pour les accouchements par césarienne ou forceps. L'explication suggérée par les chercheurs serait une contamination par le matériel médical en particulier par les poches urinaires posées chez les femmes césarisées.
Source: Nouvel Observateur « Ces bébés qu'on empoisonne » (Visuel © matka_Wariatka - Fotolia.com)
BISPHÉNOL A et phtalates: Une exposition inquiétante en maternité -