Une étude de l’American Cancer Society, publiée en 2010, révèle que travailler assis impacterait négativement l’espérance de vie. Elle rapporte que les femmes qui sont assises plus de 6 heures par jour auraient 37 % de risques supplémentaires de mourir prématurément que celles qui le sont moins de 3 heures. Pour les hommes le risque est de 18% seulement.
Un travail en position assise permanente, même s’il requiert peu d’efforts musculaires, est générateur de fatigue car le maintien des muscles du tronc, du cou et des épaules en position fixe comprime les vaisseaux sanguins dans les muscles, entravant la circulation du sang vers les muscles en activité. Cet apport sanguin insuffisant accélère la sensation de fatigue, et à plus long terme l’apparition de varices. Aussi le Centre Canadien d’hygiène et sécurité au travail préconise d’alterner les positions assise et debout pour limiter l’inconfort.
En effet la position verticale prolongée n’est pas idéale pour autant, elle a également son lot d’inconvénients. Nombreuses sont les vendeuses, infirmières, … qui se plaignent de rétention d’eau, de mauvaise circulation, varices et douleurs dorsales. L’alternative proposée est d’adopter une position mixte, dite « assise-debout » qui permet de bouger davantage. Claudine Steca, expert en aménagement des postes de travail chez Steelcase, explique que «Changer régulièrement de posture permet une meilleure circulation du sang, et donc de garder du tonus au quotidien».
À long terme, la forme physique des travailleurs assis est dégradée, parmi les désagréments les plus fréquemment observés on cite une diminution de la capacité cardiaque et pulmonaire, des problèmes de digestion…
En France, l’Institut National de Recherche et de Sécurité a publié une étude en 2008 sur le sujet, pointant surtout le risque de l’immobilité et la pénibilité à rester dans la même position pendant une longue période. Celle-ci appelait à revoir l’organisation du travail tout autant que le poste de travail.
Suite à ces statistiques inquiétantes, travailler debout est devenu la grande tendance aux Etats-Unis, dans certaines grandes entreprises de la Silicon Valley comme Facebook et Google. Chez Facebook, qui compte 2 000 employés, on dénombre déjà plus de 200 bureaux permettant de travailler debout. Chez Google, très soucieux de la santé de ses salariés, le « bureau debout » a été intégré comme élément de son programme « Bien être ».
Un article a été publié dans le Wall Street Journal à ce sujet et rapporte des témoignages de salariés de Facebook et qui ont adopté ces nouvelles postures de travail :
Grey Hoy, 39 ans, employé chez Facebook, qui a adopté le bureau station debout : « Je ne ressens plus de coup de barre à 15 heures, je me sens plus dynamique toute la journée ». Comme pour tout changement il faut un temps d’adaptation : Jones Brown avoue avoir été moins concentré quand il a commencé à travailler debout.
Pour lutter contre l’obésité, certaines firmes américaines, dont Facebook, ont poussé la démarche plus loin, en allant jusqu’à installer des postes de travail munis d’un tapis de course, appelés « treadmill desks». Cela reste néanmoins marginal mais on peut se demander si la concentration et l’efficacité ne s’en trouvent pas diminuées…
Les pays scandinaves s’y mettent aussi : Au Danemark, 95% des bureaux sont à hauteur variable.
Ces bureaux à hauteur variable sont désormais disponibles sur le marché français. Un réglage électrique permet de faire varier la hauteur sur 65 cm et donc de passer rapidement et en silence de la station assise à la station debout. Mais 95 % des bureaux de l’hexagone sont encore des postes fixes traditionnels. Les entreprises françaises ne sont vraisemblablement pas encore prêtes à payer davantage pour une meilleure ergonomie des postes de travail (le coût d’un bureau réglable est de 20 à 100% supérieur à celui d’un poste fixe). On peut se demander aussi si le système « prendrait » bien, et si les postes ne resteraient pas invariablement en position assise…
Il faut donc s’efforcer de bouger, de se lever, de faire quelques pas ou quelques étirements dès que possible, et éviter de croiser les jambes, mauvaise habitude féminine très courante. Il n’est pas rare de trouver dans les magazines féminins des suggestions d’exercices sollicitant certains muscles de manière discrète, permettant de rester moins statique à son poste !