Oui, c’est vrai, le monde de la beauté se met au vert, même si celui-ci se révèle plus ou moins pur. Certains cosmétiques sont dits naturels, en référence aux ingrédients qu’ils renferment, dans une proportion qui va de l’infiniment petit à 100% ! D’autres sont dits bio, car ils font appel aux produits de l’agriculture bio (donc sans pesticides, herbicides, engrais, ni OGM). Pour tenter de séparer le bon grain de l’ivraie, des certifications sont apparues dans presque tous les pays. Certes, d’aucuns les jugent critiquables – eu égard à certains ingrédients autorisés, aux procédures de contrôle, au statut des organismes ou à l’absence d’harmonisation de leurs référentiels... –, mais elles ont au moins le mérite d’exister et, donc, de clarifier l’offre. Elles sont garantes de la traçabilité des produits et de leur plus faible impact possible sur l’environnement, à tous les stades de la filière. De quoi rassurer des consommateurs chaque jour plus nombreux, les uns allergiques, les autres sursensibilisés par les médias aux risques potentiels des matières premières synthétiques. Ajoutez-y une époque favorable à l’écologie, et vous obtiendrez la recette inratable d’un marché prospère, encore petit -4 milliards d’euros, soit 2% de la cosmétique mondiale (source Organic Monitor)- mais avec des taux de croissance particulièrement attractifs, de 20 à 30% l’an. Loin derrière l’Amérique du Nord (65% des débouchés), l’Europe avance sous la poussée de deux pays : l’Allemagne, berceau historique que se partagent à 80% quatre marques, Weleda, Lavera, Logona, Dr. Hauschka – dixit la mission économique locale ; et la France. Avec un chiffre d’affaires estimé à 150 millions d’euros en 2006, l’Hexagone enregistre la plus forte progression du continent : entre 30 et 40%. Logique. D’abord, elle avait du retard en la matière, et puis, comme le souligne la société d’études Mintel, c’est le pays où ont eu lieu le plus grand nombre de lancements : 270 nouvelles références en 2006, plus de 350 au cours des huit premiers mois de l’année 2007, que la distribution référence aujourd’hui sans sourciller. «Quand j’ai commencé en 1999, les acheteurs étaient peu réceptifs ; aujourd’hui, les portes sont grandes ouvertes, c’est très agréable», raconte Claire Viger, fondatrice de la société de distribution de marques naturelles Ravensara (Balm Balm, Philip B., Trilogy...). Résultat, les produits bio et naturels débordent des seuls circuits spécialisés. Internet, grands magasins, pharmacies... Les initiatives viennent de tous côtés. En France, Douglas a implanté un linéaire spécifique, le grand magasin Le Printemps propose dans sa Beauty Room une sélection «Nat et Bio», la chaîne spécialisée Naturalia a développé un concept beauté... En Allemagne, l’offre est tellement développée que même les hard discounters proposent leur propre ligne naturelle (Lidl-Vivaderm ou Aldi-Lacura). En Angleterre, des concepts comme
Whole Foods Market, The Organic Pharmacy ou Organic Oasis ont contribué à rendre la beauté bio ou naturelle plus accessible. De son côté, Tesco a été le premier distributeur certifié par Soil Association pour sa marque Bnatural, alors que Boots lance Botanics Organic, une ligne que l’enseigne non seulement produit, mais diffuse aussi chez d’autres, par exemple Target aux États-Unis. Tous les chemins mènent au bio.
Source : Beyondbeautymag.com