Je frôlai le bras de Mélanie, nous brillâmes tous deux, son âme fila à toute allure rejoindre sa fontanelle puis, dans l’instant la jeune fille commença d’ouvrir ses
yeux . Mon guide, Squeeze, m'encouragea d'un coup de coude léger.
– Allez ! elle va se réveiller ! recule et positionne-toi au centre de la chambre !
Je reculai doucement tout en continuant de fixer le visage encore endormi de ma bien-aimée lorsque j’aperçus, d'un bâillement, une brume jaunâtre sortant de sa bouche. Je grimaçai et
tournai la tête en direction de Squeeze :
- C’est dégueu', dis-je à voix haute…Qu’est-ce donc ?
- Ce que vous mangez et respirez, Evan. Il y’a un peu de tout, mais je t’épargnerais les détails de ce genre de rejet buccal.
Mélanie ouvrit définitivement les yeux et regarda dans ma direction ; stupéfaite, elle fit un bond en arrière jusqu'à s'en cogner la tête contre le mur de notre chambre.
– Evan ? C'est toi ?
Je dis alors à mon guide :
– C'est de moi qu'elle parle, Squeeze ?
- Oui, Evan ! Réponds !
- Je...j’ai….c’est dans…heuuu…Je reviens dans cinq mois et treize jours, Méla, je t'aime et ne t'en fais plat… Je veux dire « ne t’en fais pas » pas plat ! Quel con je
fais, pensai-je,…non content de me comporter en fantôme correct je venais de faire honte au ciel par ce bégaiement soudain et par la même occasion de faire passer les anges, archanges, trônes et
autres séraphins de possibles dyslexies existantes sur leur echelle céleste.