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La dette et la crise de l’euro

Publié le 17 novembre 2011 par Lecriducontribuable
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Le 15 novembre dernier s’est tenu à l’IREF (Institut de recherches économiques et fiscales) un débat sur «la dette et la crise de l’euro».

Philippe Herlin, auteur de «France, la faillite ? Les scénarios de crise de la dette» (Eyrolles, 2010) et responsable du blog ladettedelafrance.fr, en était le principal intervenant. Compte-rendu.

La dette publique

La dette publique avoisinant les 1 700 milliards d’euros ; elle est constituée par :

- La dette de l’Etat, c’est-à-dire l’accumulation des déficits depuis 1974 (environ 1 300 milliards).

- Les organismes rattachés à l’Etat, comme Météo France, l’INPI, etc. (quelques milliards).

- La dette des administrations locales (156 milliards), qui stagne du fait d’une règle d’or qui les empêche de s’endetter sauf pour des investissements.

- La dette de la Sécurité sociale (191 milliards), qui augmente fortement depuis 2000.

3  indicateurs de fragilité

- La part de non-résidents détenant la dette, qui ne cesse de croître.

Alors qu’en 1996, 25% de la dette française était détenu par des étrangers, c’était 50% en 2005 et 63% aujourd’hui ! En Allemagne et aux Etats-Unis, c’est seulement 50%.

Au Japon, l’endettement avoisine les 200% du PIB (80% en France), mais leur dette est détenue à 93% par des résidents. Une dégradation de leur note aurait donc des conséquences bien moins graves qu’en France.

- La hausse des taux d’intérêts, même si les banques centrales tentent de les maintenir au plus bas.

- La maturité de la dette : les emprunts les plus longs que la France ait contractés ont une durée de 50 ans, mais en moyenne ils arrivent à échéance dans 7 ans. Il va donc falloir réemprunter (à des taux plus élevés) pour rembourser.

La Grande-Bretagne a -elle- beaucoup plus de souplesse avec une échéance à 15 ans. Les Etats-Unis, avec une échéance de 4 ans, sont eux en éternel refinancement.

La France est donc sous pression, avec un risque de contagion de la Grèce et de l’Italie, où la France a des engagements importants. De plus, le triple A du Fonds européen de stabilité financière (FESF), est indexé sur les notes de l’Allemagne et de la France. En cas de dégradation de la note de la France, le FESF perdrait aussi son AAA.

Quelles solutions ?

- Baisser les dépenses publiques.

Mais il ne reste plus assez de temps pour des réformes structurelles. On assiste donc à des coupes dans les budgets, avec un effet dépressif sur la consommation, et donc un déficit qui ne baisse pas, surtout si la charge de la dette augmente.

- Avoir une monnaie commune plutôt qu’une monnaie unique.

Autrement dit, 2 monnaies circuleraient : une monnaie nationale et une monnaie européenne. Certains pays, comme l’Allemagne, le Japon ou la Suisse, ont d’ores et déjà des monnaies complémentaires régionales, indexées sur des actifs réels. Idéalement il faudrait indexer les monnaies sur l’or, en ayant au préalable aboli la taxe de 8% sur l’or.

Carine Berthier

En savoir plus : Monographie 26 de Contribuables Associés « La crise de la dette souveraine française » (octobre 2011, 44 pages) : 5 € au format papier ou téléchargeable gratuitement sur www.contribuables.org.

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