Le mortel danger de l'hiver : 5000 blessés et 90 morts par an pourraient être évités

Publié le 17 novembre 2011 par Jenbproductions

Santé publique


PRUDENCE EN HIVER


Par
Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
infirmier diplômé d'état
ancien sapeur-pompier volontaire




L'été, les faits divers traitent des morts par noyades ou accidents de la route.

Alors que l'hiver vient de débuter, les thermomètres chutent. Et ces baisses de températures s'accompagnent d'un danger bien plus sournois qui, chaque année, frappe 5.000 personnes et dont 90  y perdent la vie : Le monoxyde de carbone (CO).
Le danger mortel : Un gaz incolore & inodore
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz dû à une mauvaise combustion d'un appareil de chauffage, quel que soit le combustible utilisé : fioul, bois, charbon, gaz naturel, propane, butane, essence,...
Sa densité, proche de l'air ambiant, se fixe sur l'hémoglobine et empêche ainsi l'oxygène de s'y fixer pour alimenter nos organes vitaux. Or, il faut peu de CO dans l'air ambiant pour devenir extrêmement dangereux :
- 0,1% de CO dans l'air tue en 1 heure ;
- 1% de CO dans l'air tue en 15 minutes
- 10% de CO dans l'air tuent immédiatement[1]
Mais le plus dangereux est que ce gaz est totalement imperceptible : Incolore et inodore. Ainsi, contrairement au gaz domestique (en réseau ou en bouteilles) que l'on peut sentir en cas de fuite, le CO n'est pas détectable par nos sens. C'est là son grand danger.
Les facteurs de risques
Les populations socialement défavorisées sont plus exposées. Elles logent souvent dans des logements anciens, parfois insalubres, et leur appareils sont souvent vétustes et mal entretenus.
Tous les appareils produisant une combustion sont potentiellement une source de CO. Il s'agit donc des appareils de chauffage (Chaudières, chauffe-eau, cheminées, inserts, cuisinières, poêls,...)  y compris les chauffages d'appoint. Les chauffages de fortune type braseros sont également concernés. Le risque est accru lorsque ces appareils sont vieillissants. [2]
Autre facteur de risque : Les gaz d'échappement automobile dans les garages ainsi que dans les véhicules bloqués sur les routes par des congères, ou lors d'arrêts prolongés dans les tunnels.
Enfin, l'utilisation de groupes électrogènes à l'intérieur d'un bâtiment alors qu'ils devraient être utilisés exclusivement en extérieur. Plusieurs cas d'intoxications collectives sont recensés chaque hiver pour ce motif.
Prévention du risque : Gestes simples & appareils peu coûteux
Le premier moyen de prévention est de faire contrôler 2 fois par an, dont au moins un contrôle avant la période hivernale,  tous ses appareils de chauffage par un professionnel.
Il est également nécessaire d'assurer une ventilation suffisante : Trop de personnes, pour se protéger du froid, obstruent les aérations de leur logement. 
Enfin, il est prudent d'équiper son logement de détecteurs de CO (Photo ci-dessous : un détecteur de CO à gauche et un détecteur de fumée à droite). fonctionnant par réaction électrochimique, Ils doivent être installés de façon à être audibles dans les pièces de vie : Chambres à coucher, salon, et bien sûr dans les pièces équipées d'appareils à combustion (cuisine et salle de bain si le chauffe eau y est implanté).


Sur le sitedétecteurdefumée.fr[3], vous pourrez trouver une fiche technique très détaillée pour l'installation de détecteurs de CO.

Comme toute alarme,celle-ci doit être contrôlée au moins une fois par mois avec le bouton test. Ces appareils fonctionnant généralement sur piles, préférer investir dans des piles de marque fiable. Les piles doivent être changée périodiquement (en général une fois par an avant la période hivernale).


Repérer une intoxication

L'autre risque majeur du monoxyde de carbone est que son intoxication ne présente pas de symptôme spécifique. En règle général, on retrouve lors d'intoxications aiguës, des vertiges, des maux de tête, une impotence musculaire (difficulté à se déplacer). La situation peut assez rapidement se dégrader avec une somnolence, suivie d'une perte de connaissance, d'un coma voire d'un décès par manque d'oxygène.
Les femmes enceintes ont un risque supplémentaire : L'intoxication du foetus.
Enfin, les personnes âgées, déjà fragilisées par leur âge, sont des personnes à risque puisque les symptômes de l'intoxication peuvent être confondues avec d'autres pathologies.
Vous trouverez sur le site officiel du ministère de la santé une fiche détaillée sur les symptômes[4].
Premiers secours


En cas d'intoxication supposée, il faut immédiatement couper le ou les appareils mis en cause et aérer les pièces. Les personnes valides doivent immédiatement quitter le logement ou se placer en un lieu aéré : fenêtre, balcon,...

Les personnes valides doivent, après s'être oxygénées à l'extérieur, évacuer les victimes restées à l'intérieur en retenant leur respiration.

En cas de déclenchement de l'alarme détecteur de CO, attendre que celle-ci arrête de retentir avant de réintégrer le logement.

Après ces mises en sécurité, alerter les secours publics (sapeurs-Pompiers : 18 - SAMU : 15)[5]en précisant qu'une intoxication au CO est suspectée.

En cas de malaises collectifs lors d'un rassemblement de foule dans un espace clos, l'intoxication au CO doit être immédiatement suspectée et l'ensemble des personnes présentes évacuées. Lors de l'alerte, préciser le nombre de personnes présentes ("impliquées") et le nombre de personnes ayant des symptômes ("victimes"). Cela permettra aux secours d'envoyer d'emblée un nombre suffisant d'équipes de secours appropriées voire de déclencher un Plan Rouge.

Vous trouverez sur le site de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris[6]plusieurs fiches techniques de premiers secours et en particulier les intoxications[7].

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Références

JENB Productions;JENB Productions sur Dailymotion;

[1]Ministère de la Santé[2]Ministère de la santé[3]Site détecteur de fumée.fr[4]Ministère de la santé[5]Ces numéros d'appels sont gratuits, accessibles de n'importe quel appareil fixe ou mobile y compris en ligne restreinte[6]Site officiel de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris[7]Fiche technique de premiers secours en cas d'intoxication

Auteur

Jean-Emmanuel Nicolau-Bergeret
© 16 Novembre 2011 -JENB PRODUCTIONS(Noisy-le-Sec)