Jacques Repussard, le directeur général de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) l’affirme: aucun réacteur français en particulier ne mériterait d’être fermé aujourd’hui, même si les fonctions vitales des réacteurs doivent être mieux protégées pour pouvoir résister à tous les risques de catastrophes naturelles. C’est la conclusion du rapport remis par l’institut ce jeudi à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Après l’accident de Fukushima, la France, comme les autres pays européens, a lancé un audit sur les 58 réacteurs de son parc nucléaire ainsi que sur l’EPR de Flamanville actuellement en construction. L’IRSN vient de rendre son rapport de 500 pages à l’ASN présentant ses recommandations pour éviter un accident nucléaire majeur en cas de catastrophe naturelle. C’est sur cette base que l’ASN rendra à la fin de l’année ses conclusions au gouvernement.
« L’ASN imposera les prescriptions complémentaires appropriées, voire recommandera, le cas échéant, au gouvernement l’arrêt des installations concernées » a annoncé l’autorité dans un communiqué.
Après avoir souligné la sûreté du parc français et envisagé plusieurs scenarii catastrophes, comme l’effondrement de tous les barrages français ou encore la destruction de villes comme Nice suite à un séisme, Jacques Repussard détaille ses recommandations: « Il faut créer un noyau dur autour des systèmes vitaux du réacteur, comme les fonctions ultimes de refroidissement et d’alimentation électrique. Par exemple, il faut que, dans chaque réacteur, il y ait au moins un générateur diesel qui soit en hauteur, indépendant et protégé, y compris son alimentation, et qui tienne même en cas de séisme très violent ».
Ces travaux pourraient être immédiatement mis en oeuvre sur l’EPR de Flamanville et nécessiteraient des travaux complémentaires, ainsi que des arrêts de tranche, sur les autres centrales.
En conclusion de son rapport, le directeur général de l’IRSN estime que les normes de sûreté des installations nucléaires peuvent être « légitimement considérées comme sûres ». Par conséquent, aucune fermeture de réacteur ne s’impose.