¤¤ Un rapport parlementaire rendu public en juillet 2011 conseille d'apposer ce pictogramme sur les produits contenant des perturbateurs endocriniens. donnez votre avis 10 10 personnes aiment cet article
Pour "sucrer" l'aspartame de vos assiettes, il est nécessaire de connaître certains " trucs " utilisés par les industriels. La législation européenne oblige le fabricant à mentionner la présence de l'édulcorant sur l'emballage. Mais l'aspartame apparaît parfois sous son code européen, le E951. Soyez vigilant, car c'est parfois la mention E962 qui est affichée, désignant le sel d'aspartame, un mélange tout aussi douteux qui se retrouve souvent dans les sodas.
A l'occasion de la journée nationale sur la prématurité, le Réseau Environnement Santé (RES) a envoyé un courrier à Xavier Bertrand, accompagnée d'une note de cadrage sur le lien entre prématurité et boissons light gazeuses.
L'aspartame est l'édulcorant le plus utilisé au monde. On le trouve dans pas moins de 6 000 produits de consommation courante, allant du chewing-gum aux boissons light. Selon le Réseau Environnement Santé qui réunt plusieurs associations, 200 millions de personnes consommeraient "régulièrement" de cet édulcorant de synthèse controversé.
Fixée par l'EFSA, la dose journalière admissible (DJA) d'aspartame, toujours en vigueur, est de 40 mg/kg. Cette DJA est contestée de longue date par le RES, qui estime qu'elle n'a pas été définie de manière scientifique et transparente. Ainsi, selon le docteur Laurent Chevallier, membre ddu RES, "elle repose sur des études non publiées dans la littérature scientifique et dont il est avéré qu'elles ont été menées dans des conditions qui auraient dû normalement conduire à les invalider."
Plusieurs études mettent en cause ses effets néfastes sur la santé. L'une d'entre-elle montre que la consommation de sodas lights par les femmes enceintes favorise les risques de naissance avant terme.
Aussi, à l'occasion de la journée mondiale consacrée à la prématurité, le RES adresse une lettre sans détour au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, dont voici un extrait :
"Monsieur le Ministre,
Le 16 octobre 2011, vous avez affirmé à propos de l'aspartame : " s'il y avait un rapport qui disait clairement " cela représente un danger, il faut retirer ", je n'hésiterais pas à le faire, mais ce n'est pas le cas ". Il y a un an, une étude réalisée auprès de 60 000 femmes enceintes par une équipe danoise mettait en évidence un taux plus élevé de naissance prématurée tardive (soit entre les 32 e et 36 e semaines d'aménorrhée), proportionnel à la consommation de boissons gazeuses avec édulcorants.
Depuis la publication de l'étude danoise, plusieurs études sont venues confirmer les risques pour la santé consécutifs à la naissance prématurée tardive, dont vous trouverez l'analyse dans la note ci-jointe. Vous avez déclaré, à propos de l'affaire du Mediator, que le doute devait désormais profiter au malade. Dans le cas présent, il nous semble que le doute devrait profiter au consommateur."
L'envoi de cette lettre survient quelques jours après l'autorisation de la Commission européenne de l'usage par les industriels de la stévia, un édulcorant naturel. Cette autorisation, qui était attendue pour cette fin d'année, prendra effet à compter du 2 décembre prochain et s'appuie sur un avis positif publié en avril 2010 par l'autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
Certaines marques comme Coca-Cola parlent déjà depuis plusieurs mois de remplacer l'aspartame par la stévia. Toutefois, si la stevia est un édulcorant d'origine naturel, il n'est pas pour autant dépourvu de risques pour la santé. Il convient donc de rester prudents et de continuer les études sur ce produit, rappellent associations de consommateurs et les scientifiques.
Concernant l'aspartame, le RES estime que les données scientifiques sont suffisantes pour agir ou du moins, pour diffuser des conseils de prudence auprès des femmes enceintes. Le gouvernement va-t-il se décider à dire la vérité au consommateur, comme il l'a fait pour le Bisphénol A ?
Célia Garcin