J’ai promis à mes lecteurs de rester lisible mais je dois tout de même rentrer dans les détails techniques et parlant du futur de l’électronucléaire français il me faut MAINTENANT parler des rivalités qui s’exacerbent sur ce sujet entre AREVA et EDF !
Il m’a été personnellement possible de les constater lors de certaines séances de la SFEN ( Société française sur l’Energie Nucléaire) ou les deux organismes se manifestent souvent ( j’entends encore la réponse aigre du chef EDF sur ma question des tubes de GV en inconel de l EPR !).
Vous ignorez, chers lecteurs ces avatars ET ILS VONT VOUS SURPRENDRE !
2°/AREVA( suite)
Auparavant un petit historique …..La conception de cet « European Power Reactor » a tout d abord été lancée par Framatome et Siemens au début des années 90 dans le cadre du dialogue franco-allemand de l’époque .En réalité, il s'agissait pour Mitterrand de préserver le savoir-faire des équipes d'ingénierie françaises au moment où notre programme nucléaire hexagonal touchait à sa fin …..,Il faut savoir que les équipes de process vieillissent quand elle se morfondent et elles « rouillent » !! Très sincèrement l'EPR a été plutôt conçu en Allemagne, sur le modèle du réacteur allemand Konvoi qui , entre parenthèses se montrait plus sûr mais aussi deux fois plus cher que les centrales françaises N4 d’alors.
La guerre entre le concepteur AREVA et l’exploitant EDF a éclaté quand Anne Lauvergeon est venue se battre sur le marchè chinois .Or c’était un terrain où les gens d’ EDF, pionniers de leur programme nucléaire , régnaient en maître et ils se déclaraient capables de persuader la Chine d'opter pour la généralisation de la dernière génération de centrales françaises, dites N4, de 1450 Mégawatts qu’ils venaient de « peaufiner » en France à CIVEAUX .LAUVERGEON est venue « casser leur baraque » quand elle a présenté son EPR contre l'AP1000 de l'américain Westinghouse.( maintenant devenu japonais).Tout cela EDF l’ a ruminé et l’a encore sur le cœur !
Aussi vous ne vous étonnerez pas si EDF propose l'EPR tant qu'il n'aura pas un autre modèle dans ses cartons. Et l'électricien y travaille . Il planche avec son partenaire, l'électricien chinois CGNPC, sur un autre réacteur, plus petit (1.000 MW contre 1.700 MW pour l'EPR). « Et celui-ci n'aura pas grand-chose à voir avec l'EPR », affirme EDF. Chez Areva, on s'affiche persuadé du contraire. « Nous travaillons avec EDF et les Chinois au développement d'un nouveau réacteur, pour lequel l'Atmea (version de l'EPR en 1.000 MW) pourrait servir de base », affirme Claude Jaouen, directeur réacteurs et services chez Areva.Or tout le monde le sait :le problème dépend largement du contexte .Par exemple , en France , nous manquons de sites et nous avons intérêt à créer de gros « agglomérats » nucléaires . En Chine ce n’est pas la place qui manque mais il faut qu’elle soit garantie non sismique ….Il n y a pas que cela :pour les chinois EDF VEUT DU SIMPLE ET DU SUR ! « L'Atmea d’AREVA est un réacteur dessiné par des vendeurs, pas par des exploitants !», ironise-t-on à EDF « On remet tout à plat avec CGNPC. La première phase de conception est en cours, le PROCESS DE BASE devrait être terminé fin 2013 », ajoute-t-on chez l'électricien. Ce développement franco-chinois a été décidé il y a un an par les deux présidents des Républiques, qui en ont confié la responsabilité aux deux électriciens EDF et CGNPC. Areva s’estime mis sur la touche et « râle » ! l'Élysée a chargé le CEA de superviser le tout. Wait and see !
Pour être complet les problèmes ne sont pas uniques . En effet , en 2009 , ANNE LAUVERGEON avait réussi un joli coup aux Indes ! L'accord, signé avec le groupe public indien Nuclear Power Corp of India Ltd (NPCIL), portait sur la construction à Jaitapur, dans l'État du Maharashtra, d'au moins deux EPR . Cet accord prévoyait aussi la fourniture de combustible pendant toute la durée de vie de ces réacteurs; le groupe français, précisant ensuite que la collaboration pouvait porter au total sur six réacteurs installés sur le même site de Jaitapur.OH MERVEILLE ! Des milliards d'euros en commande !Et puis patatras ,FUKUSHIMA !Il s’agit maintenant de vérifier si dans une zone très peuplée, le EPR résisterait à des tremblements de terre de force 6 à 9, comme celui de 1993, force 6,3 à Jaïtapur précisément ... Je dois rappeler à mes lecteurs que le sous-continent indien est sur une plaque tectonique vraiment baladeuse qui a quitté jadis le bas de l’Océan indien et se dirige vers le nord à tout vitesse( La plaque indienne se dirige vers le nord à la vitesse moyenne de 4.5 cm par an par rapport à la plaque eurasienne.) ! Ma photo vous montre à quel point le continent indien peut avoir la « tremblote » !
38 villes de plus d’un demi-million d’habitants sont situées dans des zones à risque. Guwahati et Srinagar sont par exemple en zone 5, qui est la catégorie de risque la plus importante. Dans ces régions on peut s’attendre à des séismes de très forte magnitude. Delhi est en zone 4 et Bombay ou Chennai en zone 3. Selon les spécialistes, 59% du territoire indien est enclin à connaître un tremblement de terre….Mais alors me dites-vous que faut-il reconcevoir DANS LE REACTEUR ET SES ANNEXES ? Et que devient le prix de revient d’un EPR SPECIAL GARANTI ANTI SISMIQUE ??????
A SUIVRE