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Le Grand Mort, T2 : Pauline - Régis Loisel, Vincent Mallié & Jean-Blaise Djian

Par Belzaran

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Titre : Le Grand Mort, T2 : Pauline
Scénariste : Régis Loisel & Jean-Blaise Djian
Dessinateur : Vincent Mallié
Parution : Décembre 2008


Régis Loisel reste pour moi éternellement associé à « La quête de l’oiseau du temps ». Ce monument de la fantasy a marqué bon nombre d’adeptes de bandes dessinées. C’est la raison pour laquelle sa présence sur la couverture d’un album attire systématiquement ma curiosité. C’est ainsi que j’ai découvert « Le Grand Mort ». Actuellement composée de trois tomes, cette série a vu le jour il y a quatre ans. Le scénario est l’œuvre de Loisel et Djian. Quant aux dessins, ils sont confiés à Mallié. Lapierre se charge des couleurs. Ma critique d’aujourd’hui porte sur le deuxième opus intitulé « Pauline… ». Edité chez Vents d’Ouest, le bouquin est d’un format classique. La couverture nous présente un petit groupe d’individus en train d’observer quelque chose d’impressionnant dans une forêt.

Dans le premier tome, nous faisons la rencontre de Pauline. Elle est étudiante et se retrouve en Bretagne afin de réviser calmement ses examens. Mais une succession d’événements lui font suivre Erwan dans des aventures improbables. En effet, ce dernier a la capacité de se projeter dans un univers parallèles en s’injectant des larmes d’abeille dans les yeux. De manière imprévue, Pauline le suit dans ce voyage improbable. Elle ira de surprise en surprise. On apprend qu’Erwan est une espèce d’élu voué à maintenir l’équilibre entre les deux mondes. La lecture se conclue sur le découverte d’un immense squelette nommé « Le Grand Mort »…

Ce nouvel opus démarre où il nous avait laissé. La différence est que, l’effet des larmes d’abeille ayant disparu, nos deux héros sont de retour dans notre réalité. Le temps étant distordu entre les deux univers, ils se voient plonger dans un futur plus ou moins proches, chacun n’étant pas de retour au bon moment. On ne voit quasiment pas Pauline de toute l’album malgré le fait qu’elle donne son nom au titre du livre. Par contre, on suit le retour d’Erwan qui erre dans un Paris plongé dans la misère et la crise. Il part à la recherche de son amie. Mais la route suivie par cette dernière parait bien compliquée et pleine d’incohérence…

L’histoire avait utilisé des codes classiques dans le premier tome. On découvrait un monde parallèle avec une histoire de prophétie. Ce second opus est un petit peu différent. Il se déroule quasiment intégralement dans notre monde. La particularité est que le héros a fait un bond de quelques années dans le temps. Il y retrouve une société en pleine dépression. On se demande ce qui pourrait être à l’origine de cette évolution. Parallèlement, on suit Erwan sur les traces de Pauline. On prend plaisir à le voir mener son enquête. De plus, au fur et à mesure que l’intrigue avance, des interrogations se créent concernant la vie de Pauline. Certains événements apparaissent chronologiquement incompatibles. Dans un genre très différent de celle de l’album précédent, la lecture attise notre curiosité et le dénouement ne dépareille pas de cet esprit.

L’atmosphère magique qui envahissait le premier tome a maintenant disparu. Pauline et Erwan ont quitté cet univers pour retrouver leur réalité. Une frustration aurait pu apparaitre. En effet, on peut se sentir flouer quand on erre dans les rues de Paris alors que la dernière page de l’opus précédent nous offrait un final plein d’espoir dans ce monde qui nous était inconnu. Malgré ce retour à la réalité, les auteurs arrivent à nous passionner tout autant. C’est un travail assez impressionnant. Il est en effet rare de voir une série dépareiller autant ses deux premiers actes sur le plan géographique.

Les dessins m’avaient plutôt plu dans « Larmes d’abeille ». Le trait m’avait séduit et avait participé activement au plaisir de la lecture. C’est encore une fois ici le cas. Certes, les décors séduisent moins. Mais il faut dire que les rues parisiennes sont moins dépaysant qu’une impressionnante forêt. Sorti de cela, je trouve les personnages bien dessinés. Ils possèdent une réelle épaisseur. Cela permet de ressentir davantage d’empathie à leur encontre. Côté couleurs, elles ne sont particulièrement vives. Ce n’est pas gênant même si je n’aurais pas été contre une impressionnante générale plus lumineuse.

En conclusion, je trouve que ce deuxième tome est dans la lignée du premier en terme de qualité. Il arrive à relancer l’intrigue sur une voie imprévisible avant d’entamer sa lecture. Il se dévore avec plaisir et le dénouement laisse également notre curiosité sur une note intense. C’est pourquoi, je suis assez impatient de me plonger dans le troisième opus intitulé « Blanche ». Mais ceci est une autre histoire…

par Eric the Tiger

Note : 14/20


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