Protéger la population française contre le risque d'encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) par exposition à l'ESB par voie alimentaire, c'est la démarche actuelle de l'Agence française de sécurité alimentaire, Anses, face à la Commission européenne qui souhaite aujourd'hui assouplir la réglementation des filières protéines animales transformées (PAT) pour l'alimentation de certains animaux. Etanchéité des filières pour prévenir les risques de contamination croisée et humaine et mise au point d'un test fiable de détection de l'espèce d'origine des protéines animales transformées, exige l'Agence française.
Car si l'Anses note aujourd'hui des progrès dans l'organisation des filières, elle note également que les conditions permettant une utilisation sécurisée des protéines animales transformées ne sont pas, à ce jour, totalement réunies.
Les protéines animales transformées (PAT) sont produites à partir de sous-produits provenant d'animaux destinés à la consommation humaine. Dans le cadre de cette nouvelle expertise, l'Agence a actualisé l'ensemble des données disponibles relatives au risque sanitaire lié à l'introduction des protéines animales et évalué les risques de contaminations croisées entre espèces animales.
C'est à la fois une méta-analyse de la littérature scientifique accompagnée d'auditions d'experts de ces filières.
Selon l'analyse de l'Agence, les conditions d'étanchéités entre filières ne sont pas réunies, ce qui implique que certains pathogènes pourraient affecter différentes espèces, voire l'Homme.
Resteraient également à optimiser les méthodes de contrôle de l'espèce d'origine des PAT Ainsi, l'Anses réaffirme les conclusions de son avis de 2009(2) et considère que les conditions permettant une utilisation sécurisée des PAT ne sont pas, à ce jour, totalement réunies. Elle rappelle que les conditions essentielles pour protéger la santé humaine vis-à-vis du risque d'exposition aux EST sont l'absence d'éléments infectieux dans l'aliment des animaux de rente, des tests de détection d'EST chez les animaux et le retrait des MRS (matériels à risque spécifié).
Rappelons que l'EBS ou encéphalopathie spongiforme bovine est une infection neurodégénérative transmissible et mortelle qui touche le cerveau des bovins. C'est en novembre 1986 que L'ESB est repérée pour la première fois chez les bovins au Royaume-Uni. Le premier cas d'ESB a été identifié en Franceen 1991, depuis 1.019 cas d'ESB ont été recensés en France.
La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est un type d'Encéphalopathie Spongiforme Transmissible (EST) qui survient sous 3 formes dont une associée fortement à une exposition à l'ESB, sans doute par l'alimentation. D'octobre 1996 à novembre 2002, plus de 150 cas de cette nouvelle forme de MCJ sont ainsi repérés dans le monde, de nombreuses études scientifiques sont menées aboutissant à la conclusion d'un agent commun responsable de cette nouvelle forme de MCJ et de l'EBS.
Bien que l'ESB soit la seule EST ayant un caractère zoonotique reconnu à l'heure actuelle, l'Afssa a rendu un avis en 2010 (Afssa, 2010b) dans lequel elle rappelait que le risque de transmission à l'homme des EST des petits ruminants ne pouvait être exclu, ce qui justifie les mesures de protection du consommateur et de santé animale.
Source : Anses Rapport et avis sur les PAT (Visuels Inserm)
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