Pour une interdiction de l'aspartame et une redéfinition de la dose journalière admissible, le Réseau environnement santé (RES) ne laissera pas tomber son combat. Avec ce courrier au Ministre de la santé, l'association réclame son retrait, comme le Ministre s'y était engagé : « cela représente un danger, il faut retirer ». Une action qui n'arrive pas par hasard puisqu'au même moment, la « Stevia » (ou glycosides de stéviol) vient d'être officiellement autorisée par la Commission européenne et pourra désormais entrer, en remplacement de l'aspartame dans la composition des 31 différentes catégories d'aliments dont, les boissons gazeuses, les desserts, les confiseries et les édulcorants de table.
C'est la publication d'une étude publiée en septembre 2010 dans l'American Journal of Clinical Nutrition qui a ré-ouvert sérieusement le débat déjà ancien sur l'aspartame. Après nombre d'effets indésirables évoqués tels que sclérose en plaques, lupus érythémateux, ou tumeurs du cerveau, cette étude sur près de 60.000 femmes enceintes conclut à une association entre consommation de sodas artificiellement sucrés et forte augmentation du risque d'accouchement prématuré.
Dès le mois de mars dernier, le RES s'était mobilisé contre la méthodologie d'analyse de l'Agence européenne de Sécurité alimentaire et sur son absence de révision, pour la 3ème fois de la dose journalière admissible (DJA). En effet, dans une déclaration publiée le 28 février, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), ne retenait pas les risques associés à l'aspartame, suggérés par les deux études récemment publiées sur la sécurité des édulcorants artificiels. Au même moment, l'agence française ANSES ne jugeait pas non plus pertinent de revoir à la baisse la dose journalière admissible (DJA).
En avril, la Commission de l'Environnement, de la Santé publique et de la Sécurité alimentaire du Parlement européen a adopté le règlement concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires dont un amendement qui consiste à rendre obligatoire la mention "pourrait ne pas convenir aux femmes enceintes" lorsque des produits contiennent de l'aspartame.
Le doute doit profiter au consommateur: Aujourd'hui, le RES demande au Ministre de la santé de tenir ses promesses, rappelant ses propos « le doute doit désormais profiter au malade ». Le RES souligne qu'en un an, e sont environ 700.000 naissances supplémentaires donc 700.000 mères qui n'ont pas été alertées du risque. Le RES demande donc la diffusion d'une information à l'attention des femmes enceintes.
Source: RES, The American Journal of Clinical Nutrition, 2010 Sep;92(3):626-33« Intake of artificially sweetened soft drinks and risk of preterm delivery : a prospective cohort study of 59,334 Danish pregnant women ».Afssa (Anses) “ rapport sur un éventuel lien entre exposition à l'aspartame et tumeurs du cerveau”
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