Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
"Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de parution.
J'aurais pu rajouter The Suburbs d'Arcade Fire mais je m'accorde le droit de recul. Peut-être que dans 10 ans le voyage me paraîtra banal.
(tiens je viens de vous faire un top 5 vite fait sans m'en rendre compte!)
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, ç'est B.I.B.I., c'est-à-dire, moi.
C'est aussi la terminaison finale du mot "habibi" qui, en Irak, veut dire "mon amour".
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable, c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
VINCENT DELERM/KENSINGTON SQUARE
Je triche.
Comme les albums d'Europe on les reçoit très souvent en retard en Amérique, les deux premiers de cet enfant de la balle (C'est le fils de l'écrivain Phillippe Delerm) ont été découvert en même temps malgré les deux ans qui séparent leurs parutions: 2002 et 2004.
Dandy aux amis bien placés dans la colonie artistique, ce pianiste au ton de Gainsbourg mélange chanson populaire et musique classique et fait naître de harmonies tout à fait splendide à faire pleurer les madeleines. Je connais les deux albums par coeur et les chante (mieux que lui) régulièrement dans ma voiture, presque toujours touché par la musique tout simplement extraordinaire cachée sous des textes souvent étranges, où le name-dropping fait bonne figure. Comme ses deux albums ne font qu'un à mes oreilles je les place ensemble. C'est mon temple de la renommée personnel après tout! Na!
Le tour de force d'écriture de l'un de mes morceaux préférés (auquel ce clip ne rend aucunement justice car il ne fait pas de place à la somptueuse flûte basse de Stéphane Limonaire qui accompagne la chanson de bout en bout et le quatuor Alhambra, pour un brin de la chanson, fermez les yeux, ouvrez les oreilles, ici) offre un couple au zoo qui tente d'éviter de parler de choses extrèmement sérieuses dans un contexte badin.
Quiconque utilise Bukowski dans ses chansons est mon ami. La voix de Solveig Maupu y est agréable comme une rase de whisky en plein après-midi.
Tes Parents est connue chez nous comme "la chanson du chien dégueulasse" par nos enfants. Le clip ne rend encore une fois aucunement justice à la chanson étant dénudé des riches arrangements qui abrille ce cocasse morceau d'humour. (dans le clip, il a complètement changé les paroles!)
La musique de Cosmopolitan est à faire pleurer les statues, musique placée toutefois sur un texte excessivement superficiel, inspiré des pages des magazines du même genre. Irène Jacob était déjà une femme excessivement adorable, ici elle est...elle est...elle est...époustoufflante (j'ai choisi ce mot avec dignité). Une idée (et un effort louable) de la chanson ici.
Slalom Géant est un intermède comique d'1:29.
La chanson suivante est à cheval entre le ragtime à la Scott Joplin et la comédie de boulevard.
Charlotte Carrington est un somptueux intermède d'1:06 avec le quatuor Alhambra.
Encore une chanson de gars qui a découché. À écouter le matin, sortant de chez elle, habillé comme hier, dans la rue normale, aux voitures banales qui ne savent pas pour la nuit dernière.
La chanson qui ouvre son second album est tout à fait nostlagique. Dès 2004 le titre ne fonctionnait plus mais Delerm le change d'année en année en spectacle. Il en change aussi forcément les paroles et les références.
Les arrangements de Cyrille Wambuerge sont une très grande part de la beauté des pièces de Delerm sur ses deux premiers albums. Ce morceau, appuyé par le quatuor Alhambra, en est une autre preuve.
La pièce suivante marie aussi littérature et tendresse amoureuse. Rarement ne suis-je pas ému sur cette musique.
Keren Ann, Vincent Delerm et Dominique A, (trois artistes que j'aaaaaaaaaaaaaaadore) chantent Veruca Salt et Frank Black des artistes non négligeables non plus. 1:53 d'intimité.
La chanson titre remplace le piano par le synthéstiseur, c'est sa pièce la plus longue et c'est étonnament introuvable sur le net. (les morceaux de Delerm sont d'ailleurs une horreur sur le net)
Donnant toujours dans la chanson sportive (il chantera aussi le volleyball plus tard) Delerm fait encore preuve d'humour et de talent.
Evreux est jazée et probablement l'une des ses plus belles chansons jamais composées. Bien entendu elle est introuvable sur le net. Les paroles qui font référence au menu vietnamien ne rendent pas justice à la déchirante musique. La trompette est un instrument tout simplement fantastique lorsque bien utilisé. Blues du dandy down et désolé.
Chanson de Delerm (joué par d'autre ici because sa compagnie de disques SUCKS), très factuelle sur une rencontre relativement glaciale avec une norvégienne qui semble lui rester indifférente.
Irène Jacob revient faire son tour de charme (horrrrrrriblement complaisant dans le clip toutefois) dans ce clin d'oeil à la musique classique et aux écarts musicaux dans un couple.
Pour la sensualité, pour amoureux de belles musiques, amants de gare, partenaires de draps et amateurs de musique classique trempée dans la culture populaire.