ou presque...
Ahem... le look en moins.
Ben oui, mais bon, en même temps, à moi, ce que le Zhom a vendu c'est : croisière tranquille dans les Grenadines, eau turquoise et sable blond. Donc la Walinette, dans sa valise elle a mis moultes bikinis et pareos. Logique.
Donc quand la bise est venue, elle s'est trouvée fort dépourvue... D'où l'association fort incongrue du pantalon maillot de bain provençal avec la veste coupe-vent de montagne d'un joli turquoise. Le tout sur un maillot manche longue Petit Bateau qui - comme son nom ne l'indique pas - est tout sauf adapté à la croisière : le 100% coton, soumis journalièrement à des paquets d'eau de mer, ben y'a rien à faire : ça sèche pô.
On ne m'y reprendra plus.
Je suis autant à ma place sur un voilier d'un koala en bas de son arbre. Et pourtant je pars avec un avantage certain : je n'ai pas, mais alors PAS le mal de mer. Le problème, c'est surtout sur la durée. Parce que le voilier typé régate - confort minimal - cabine qui prend l'eau - gîte à 40° - banquettes plastiques ultra dure que tu as beau te tortiller dans tous les sens tu finis la traversée avec des escarres... arrrffff...
Parce que bon, je ne sais pas si vous savez, mais aller de la Martinique aux Grenadines, il y a de sacrées grandes tirées, même en faisant du 8 noeuds (typé course, le bateau je vous dis). Et 8h penchés en avant ou en arrière, arnachés, en se prenant des paquets de flotte dans la tronche toutes les 3 minutes : ça fait long. Le soir t'es tellement crevée que tu n'as même pas le courage de te prendre un ti-punch (bien la peine de venir aux Antilles tiens !).
Sans mentionner le fait qu'un bateau de cette catégorie : soit ça dépasse (les espèces de titoullions de vis nique-orteils au sol), soit c'est trop bas (le plafond et les portes... genre) : ce qui me fait si je compte bien 8 bleus sur la jambe droite, et 9 sur la gauche. J'ai renoncé à compter les pieds et les coudes. Mais conjointement avec les piqûres de moustiques j'ai un merveilleux camaieu de gambettes...
Enfin, tout n'est pas négatif :
- je me suis découverte un talent (bien caché...) de cantinier - chef cuistot à bord... on n'aurait pas parié dessus... mais nos compagnons de voyage étant polonais il fallait bien faire honneur à la réputation française.
- j'ai développé un talent d'équilibriste hors du commun. Je suis dorénavant capable sans aucun problème de me rendre au fond du bateau par force 7 (ça penche, ça gite, ça tangue) pour effectuer mon pipi matinal : je descends en me cramponnant à l'écoutille, j'arrive en bas de l'escalier en même temps que la vague donc POF je me retrouve assise sur la banquette. Je glisse sur la dite banquette pour arriver vers l'évier de la cuisine. Evier auquel je me cramponne afin d'effectuer un flip arrière qui me permet d'enlacer le mât avec mon bras droit. La main gauche étant libre, je peux ouvrir la porte du chiotte. Là c'est critique. Il me faut me désolidariser du mât pour rentrer dans le toilette, tout en évitant de s'emplafonner la parois penchée de la douche. La porte refermée, je coince un pied sur la mur gauche, un pied sur le mur droit et le dos bien calé pour arriver à descendre pantalon et culotte (le tout ayant mascéré dans l'eau de mer, forcément ça ne glisse pas bien) et effectuer un volte face pour me retrouver assise là où il faut...
Rigolez pas : il m'a bien fallu 3-4 jours pour mettre au point cet itinéraire.
- enfin, j'ai AMORTI mes crocs mexicaines. Si si, ces horreurs que j'avais voulu tester au vu du confort vanté et dont j'avais conclu qu'il aurait fallu les laisser au Décathlon du coin, rayon sports nautiques. Et bien je n'ai porté que ça pendant les 10 jours de la croisière : sur le bateau - annexe - plage, impeccables ... et toujours aussi moche certe. Mais après la nuit blanche dûe au roulage dans le mouillage (gauche du lit - droite du lit - gauche du lit...) et ben on s'en fout...