On pourrait en faire une maxime mais c’est pourtant ce qui se passe chaque jour avec régularité. Dès qu’un truc commence à soulever un certain engouement, une force vient à s’élever comme pour créer une forme d’équilibre en tentant de rendre aussi détestable que possible ceux qui sont dans le premier mouvement.
Et plus ce qui plait est populaire ou vise un public large et plus la contre force se veut élitiste et s’arroge des droits de cuissage psychologique sur la première catégorie.
Se permettant des jugements de valeur parfois loin de la portée même du programme ou de l’objet du délit.
C’est ainsi que petit à petit se forme un gap entre ceux qui apprécient et les autres, au point que finalement ceux qui apprécient sont mis à l’index et qu’une forme de honte se crée les poussant presque parfois à rejoindre le camp adverse pour ne pas risquer d’être pointé du doigt.
Ca a toujours existé, et ça ne fait qu’empirer. Après la téléréalité, que personne ne regarde mais qui pourtant fait des pointes d’audience démentielles. Les programmes comme l’amour est aveugle qui là encore ne sont pas regardés oulala non non mais qui représentent une part de marché énorme.
Jusqu’à celui qui m’intéresse aujourd’hui le programme "Bref" de canal +.
Déjà et pour m’excuser par avance je n’en ai vu qu’un, et quelques parodies. Donc je suis surement un mauvais public pour le défendre. Pour autant quand je lis ce que je lis je me dis que certains n’ont vraiment que ça à faire que se branlouiller le cortex pour sortir un profil psychologique/sociologique qui serait mis en avant par le programme.
Ce programme pour ceux qui ne connaissent pas et un programme court, qui enchaine les situations "à sketchs" donc des situations extrêmes souvent, sur un sujet et qui tente de rendre le tout drôle sans essayer de prendre la moindre distance.
Comme à l’époque du muet le but est de caricaturer, d’aller au bout du bout, tout en enrobant ça dans une forme d’écriture assez sommaire qui le démarque des autres programmes courts à sketchs qui n’enchainent rien et ne sont qu’un assemblage.
Je n’ai pas l’impression que ce programme cherche à nous faire la présentation d’une certaine "jeunesse", d’une certaine vérité. Tout comme les épisodes d’un gars/une fille ne sont pas là pour nous parler du couple standard bien au contraire. Ou alors tous les mecs sont des machos coureurs et les nanas des cruches toujours obnubilés par leur apparence.
Non ce qui déplait c’est très simple, c’est sa popularité et le fait qu’il semble "si facile à reproduire". De ce fait tous ceux ayant un petit égo contrarié en viennent à juger de la médiocrité présumée du programme, et de ce que ce serait si il était fait par des gens compétents (oui eux en l’occurrence tant qu’à faire).
Pour se faire on peut aussi taper sur le public qui regarde, un certain nombre de jeunes de la génération SMS qui écrivent comme on le sait tous assez difficilement et up, les spectateurs sont des crétins décérébrés et nous qui critiquons sommes l’élite, regardez comme nous avons autrement plus de valeur…
Moi personnellement ce qui m’insupporte dans ces critiques régulières d’une certaine catégorie de gens, c’est cette incroyable suffisance qui les pousse à considérer que l’autre n’étant pas valable il n’aura point de salut.
Que l’on juge un programme inintéressant, ou même franchement pourri, c’est une question de goût principalement, mais que l’on juge ceux qui le regarde me semble être de l’ordre du totalitarisme intellectuel, comme si il y avait des bons divertissements et des mauvais divertissements. Et au final qui des deux spectateurs sera celui à l’esprit le plus ouvert? La question n’a pas de réponse aussi simple que l’on croit.
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