Le SKYLAB, c’est une histoire vraie. Si, si, celle d’un module spatial en chute libre au-dessus de nos têtes en plein été 1979. Julie Delpy signe sur cette excuse un film qui n’a rien à voir, ou presque. Un film de vacances, de famille, avec un truc qui tombe du ciel, comme une épée de Damoclès au-dessus de leur tête.
Delpy nous dresse donc un portrait globale d’une famille française de la fin des 70′, lors d’une grande réunion où tous sont conviés. 3 générations, frères et soeurs, parents et enfants, cousins, oncles et tantes pour un melting pot détonnant où l’entente cordiale sert de paravent à un ensemble de discordances, de colères qui résonnent dans leur époque post-colonialiste, pré-gauche au pouvoir. Le SKYLAB est donc autant une forme de nostalgie à ses vacances d’enfants à la cool, grosse colonie de vacances pour les mômes, retrouvailles des adultes, où tout peut s’envenimer sur une dispute, pour finalement se terminer autour d’un bon barbecue (et entre deux coups de pluie). Pas forcément un portrait générationnel, pas totalement un retour sur l’époque, le film navigue entre deux zones, celle d’un film centré sur ses personnages, et celle où le contexte socio-politique pourrait être décrypté.
On ne sait trop sur quel pied danser, même si l’ensemble fait plutôt bonne figure. Dans ce pré-Petits Mouchoirs (30 ans avant, sans le côté potes, remplacé par la famille), Julie Delpy rassemble un casting 5 étoiles pour ces quelques moments sous le soleil de Normandie. Et aussi diversifié que ses personnages (de gauche, de droite, amoureux, dépressif..), le film repose largement sur eux. On prend même un certain plaisir à les voir passer ces petits moments ensemble, tout en sachant que la moindre colère sera rattrapée la scène suivante pour finir dans une ambiance des plus familiales. Le SKYLAB, c’est donc un film à l’ambiance très estivale, mais qui ne sait trop de quoi parler. A moins qu’il ne s’agisse que d’un moment nostalgique? A chacun d’y piocher son interprétation…