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Quels sont les objectifs du Traité?
Le Traité international sur les ressources phytogénétiques a été adopté le 3 novembre 2001 dans le cadre de l'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (OAA). Ses objectifs sont la conservation et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation en harmonie avec la Convention sur la diversité biologique, pour une agriculture durable et pour la sécurité alimentaire.
Les cultures vivrières traditionnelles et la diversité des cultures dans le monde doivent être protégées de toute urgence afin de mieux lutter contre les agressions du changement climatique et les différentes formes de stress environnemental, rappelle l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un communiqué.
A l'occasion du 10e anniversaire de l'adoption du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, exhorte les pays à élaborer des politiques pour conserver et élargir l'éventail d'utilisation des différentes variétés de plantes et ce, au profit des générations futures. Il a, d'autre part, applaudi l'apport de 6 millions de dollars, disponibles au travers du Traité, pour aider les agriculteurs de cultures traditionnelles à s'adapter au changement climatique.
"La conservation et l'utilisation durable des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture sont essentielles pour garantir de quoi nourrir à l'avenir une population croissante", a ainsi déclaré M. Diouf.
Il a souligné que le capital génétique mondial de plus de 1,5 million d'échantillons de matériel génétique végétal, géré multilatéralement par les parties contractantes aux termes du traité international, "constitue la base pour plus de 80 % des aliments mondiaux tirés des plantes et représente notre plus important outil pour l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques dans les années à venir".
Le Fonds fiduciaire pour le partage des avantages du Traité aide actuellement les agriculteurs et les obtenteurs dans 21 pays en développement à adapter des cultures clés aux nouvelles conditions liées au changement climatique. Parmi elles : la multiplication des inondations, des sécheresses, des insectes ravageurs et des maladies des plantes. De nombreux projets voient le jour à l'occasion du 10e anniversaire de l'adoption du traité.
Le parc de pommes de terre péruvien
Un de ces projets concerne le parc de pommes de terre du Pérou vise à la fois, à conserver les variétés indigènes, à améliorer la production agricole et à assurer la sécurité alimentaire dans des conditions climatiques changeantes.
"Quand j'étais une petite fille, les pommes de terre indigènes étaient cultivées sur les terres basses. Aujourd'hui, ces terres sont bien plus chaudes qu'autrefois et on ne peut plus y cultiver les patates. Nous devons les cultiver bien plus haut sur la montagne", raconte Francisca Pacco, gardienne du parc de pommes de terre.
Lors d'un récent séminaire d'échange de connaissances avec des visiteurs éthiopiens, Francisca et d'autres résidents du parc ont expliqué comment, grâce à leur bonne connaissance des rythmes du vent, des plantes indigènes et d'autres facteurs, ils modifient l'emplacement et la période de plantation des pommes de terre. "Avec le soutien du 'Fonds de partage des avantages', les résidents du parc accroissent aussi leurs activités génératrices de revenus" assure la FAO dans son communiqué.
Reconnaissance du travail des agriculteurs
Pour Zoila Fundora, membre d'un groupe d'experts internationaux basée à Cuba, les priorités du Fonds fiduciaire pour le partage des avantages, doit se concentrer sur l'aide aux agriculteurs pour l'adaptation aux changements climatiques. "Les agriculteurs sont les acteurs clés de la conservation et de l'utilisation durable des cultures vivrières. Ils luttent contre tous les changements qui sont en train de se produire. Si nous travaillons dur avec une solide base scientifique et en faveur de l'intégration des agriculteurs, nous verrons les résultats dans deux ans lorsque ces projets seront achevés", affirme-t-elle
"Le Fonds (...) contribue à la sécurité alimentaire en reconnaissant qu'une partie de la solution réside dans l'énorme diversité des cultures ", déclare pour sa part, David Cunningham, expert australien du même groupe de chercheurs.
AM