J'ai beau avoir pris de bonnes résolutions en matière des séries, peut être que je devrais commencer par entammer les séries par le tome 1. Je sais, je sais, c'est pas ma faute je suis tête en l'air (parce que c'est pas exactement comme si c'était la première fois que ça m'arrivait). Bref, ça n'étonnera donc personne qu'enchantée par le travail de Pierre Lemaitre (j'ai dévoré Robe de marié et Cadres noirs cet été) je me sois jetée sur Alex sans prendre le temps de réaliser que j'aurais peut être dû lire le début d'abord. Cela dit, si on est un peu attentif au prologue de Travail soigné, on connait un bout de la fin avant de commencer, ce qui fait que je me suis un peu moins énervée après moi-même que je n'aurais pu pour avoir déroulé la pelote par le mauvais bout !
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Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhoeven ». Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art…
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Avec Travail soigné, on retrouve le grand Lemaitre de Robe de marié (je parle de mon ordre de lecture, même s'ils ont été écrits dans l'autre). J'ai vraiment été soufflée par l'originalité de l'intrigue, et on le serait à moins : non seulement ça parle de morts atroces, mais ça parle aussi de romans, tout en inversant et dé-inversant la réalité lorsqu'on s'y attend le moins. J'ai eu un peu l'impression de finir schyzophrène à la fin de ma lecture, mais honnêtement j'en ai sauté plusieurs fois le dessert pour le terminer et là ça veut tout dire).
J'ai apprécié de retrouver Camille Verhoeven, de comprendre mieux son histoire et le comment du pourquoi de son état dans Alex. Je ne peux qu'inciter l'auteur à récidiver avec ce personnage.
Les âmes sensibles se méfieront toutefois de l'horreur de certaines situations ; mais bon c'était indispensable et puis pas complètement la faute de Lemaitre (ceux qui l'ont lu comprendront). Personnellement j'ai quand même regardé derrière moi le soir dans la rue à peut près toutes les 15 secondes et demi dans la semaine qui a suivi la lecture.
Je ne m'attendais pas du tout à la révélation finale, cela dit il est très rare que j'essaie de deviner de quoi il retourne, c'est même plutôt mauvais signe quand j'ai deviné la fin avant la fin parce que ça signifie que ça devait vraiment sauter aux yeux. Bref, des petits malins pourront avoir décelé quelques indices dans le texte, moi je me suis fait avoir comme une bleue. J'ai en tout cas trouvé cette fin plutôt surprenante, encore que peut être un peu facile. Quoi qu'il en soit, rien qui ne m'ait gâché le plaisir de lecture.
Il est super difficile de parler d'un tel polar en fait : d'une ça fait bien quize jours que je l'ai terminé, de deux je trouve toujours compliqué d'expliquer pourquoi on a adoré un bouquin, et de trois j'ai peur d'en dire trop. Tout ça pour dire courrez-y, les amateurs de bons polars apprécieront !
Un bon 5/6 !