Quand les femmes prennent la plume…

Publié le 16 novembre 2011 par Generationnelles @generationnelle

Les femmes qui lisent sont dangereuses ! Les hommes ont bien compris cela vu le faible nombre de femmes dans le monde de la littérature. Les preuves en sont que 4 académiciennes sur 35 immortels siègent à l’Académie Française. Et à peine 10% des lauréats des grandes récompenses littéraires seraient des femmes. Les exceptions confirment la règle !

C’est pour cela qu’à Générationnelles, nous avons choisi 3 délicieuses femmes au roman enchanteur. Trois genres radicalement différents de la littérature féminine.

Un trio infernal avec Claire Castillon, Antonia Kerr et Camille de Peretti.

Sur la pellicule, l’écrivain Claire Castillon, au brushing naturel-négligé parfait, fait office de gravure de mode bobo idéale mais «  Dessous, c’est l’enfer ». L’auteure est, en effet, spécialiste des histoires d’amour qui rongent à l’intérieur dans une fragilité féminine aiguisée aux couteaux.  Entre prise de tête-à-tête de mères-filles et crise identitaire, elle a su montrer la palette des sentiments douloureux dans des livres comme « Pourquoi tu m’aimes pas ? », « On n’empêche pas un petit cœur d’aimer » ou « Les Cris. » Son dernier roman « Les Bulles » ne déroge pas à la règle. Ce recueil de nouvelles présente des histoires personnelles au prénom banal « Cécile » ou excentrique « Sven ». Ces 37 portraits de personnages blessés par l’amour jusqu’à en devenir totalement névrosés. Dans cet état, hors de contrôle, les énervements, les rancœurs … ne semblent plus bizarres dans l’univers toqué de Claire Castillon. Et de lire ça, ça fait du bien !

Un autre livre aussi hallucinant par le sujet que par la prouesse d’écriture, c’est celui d’Antonia Kerr. Un premier roman, c’est quelque chose d’épineux mais quand ce dernier se révèle d’une maturité digne d’une quadra, cela force le respect. « Des Fleurs pour Zoë » est un de ceux-là et est presque une prouesse quand on sait que son auteure avait 21 ans lors de son écriture. Le Pitch n’a rien à envier aux plus roots des auteurs américains. Richard va avoir 60 ans et sent la déprime toute proche accentuée par la séparation avec sa femme, un an plus tôt. La fatigue et la dépression poussent le héros à quitter New York – oui, c’est possible – et de partir à Key West – chacun son truc, après tout Hemingway a kiffé cet endroit-. Mais loin d’être un site de retraités, cette ville de Floride sera l’endroit rêvé pour développer ses relations notamment avec l’excentrique John-John dont la nièce de 22 ans, Zoë, fait des ravages dans le cœur de Richard. Le petit couple part en road trip à travers les États-Unis où les ours, les coups de folie de la jeune fille sont monnaie courante pour le plus grand malheur du sexagénaire… mais notre plus grand plaisir. Bref, un petit livre exquis qui fait voyager dans le cœur de l’Amérique avec des personnages truculents.

Décalage encore, mais plus historique que géographique. Grande amoureuse de l’Histoire, Camille de Peretti a un talent fou pour remettre au goût du jour les grands  personnages d’un autre temps. Preuve, son dernier roman, « La Casati », retrace la vie hors du commun de la Marquise de la Casati, amie des grands artistes du début du XIXème siècle. Mais son véritable coup de maître, c’est « Nous sommes cruels ». Le 3ème roman de l’ancienne professeure de cuisine à la télé japonaise – oui, c’est vrai – est un remake d’un gros classique de  la littérature française « Les Liaisons dangereuses ». Si vous ne l’avez pas lu en cours de français, vous l’avez, sans doute, vu au cinéma avec Glenn Close ou Colin Firth. Mais là où la version originale et ces films chaussaient les perruques et les robes en dentelles, Camille de Peretti fait porter slims et robe trapèze à ses héros. Julien et Camille, à l’image de Valmont et Merteuil, s’amusent des jeux amoureux qu’ils provoquent et des jalousies qu’ils attisent mais, évidemment, tel est pris qui croyait prendre. Est-ce parce que le livre se situe au milieu des plus jeunes, dans un lycée ? Mais l’intrigue papier semble plus cruelle que toutes les autres adaptations et même que Sex Intentions avec Reese Witherspoon. Un roman atroce réjouissant pour sa forme comme pour son histoire.


Alors, avez-vous été séduites par ces femmes de Lettres talentueuses ?

Solène L.

© Solène L, Le Livre de Poche