Magazine Science & vie

Avenir de l electronucléaire (2)

Publié le 16 novembre 2011 par 000111aaa

Dans mon dernier blog je vous ai présenté  la réaction du  Mouvement «  Sortir du nucléaire »   . Vous pourrez ainsi juger vous-même  que  sur la persistance du nucléaire les évaluations de  Mme  LEWINER  de CAP GEMINI  , pour aussi rationnelles qu’elles le prétendent,   ne trouvent pas la moindre grâce à leurs yeux  et qu’ils ne répondent  immédiatement que par la question carrément insultante  : »  C’est EDF  qui vous paye   pour écrire cela ?! ».Laissons cela !

Il est donc nécessaire de chercher si des  analystes  moins simplistes sont disponibles sur le marché de la critique   et de s’efforcer de sortir de la querelle  politique sous-jacente.

Ecartons pourtant  d’entrée de jeu KPMG   (entreprise tournée vers l’audit, l’expertise comptable et le  conseil économique, managérial et  financier)  qui  est citée par le Mouvement  comme prophétisant une BEREZINA  POUR  L EPR!

Je choisis le parti de  successivement vous présenter succinctement   les avis des  pro nucléaires  puis des antinucléaires

1 °/ EDF   : la position de son président (HENRI PROGLIO)  n’est pas surprenante : c’est  celle-ci :

"Il ne faut pas sortir du nucléaire en France ; "cela augmenterait probablement de 50% les émissions de gaz à effet de serre à cause de l’utilisation du charbon, du gaz et du pétrole pour remplacer le nucléaire", .

… « Le passage aux énergies alternatives s'accompagnerait d'un investissement de 400 milliards d'euros. Or, ce surcoût serait irrémédiablement répercuté sur la facture du consommateur final qui pourrait alors être multipliée par deux.

…"400.000 emplois directes et indirects dans la filiale nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France". A ces chiffres, il faut ajouter "100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France soit près d'un million d'emploi".

Enfin, alors que la question de l'approvisionnement électrique de la France pour cet hiver est posée, le patron d'EDF rappelle que les énergies non renouvelables ne suffiront pas "à remplacer la base nucléaire installée".

Bien entendu et pour anticiper ce qui sera développé dans la suite ces chiffres sont  très  vigoureusement contestés par  EELV  et ses leaders qui avancent  : « Pour 40 000 emplois dans l'industrie nucléaire, l Allemagne,  elle en a créé 370 000 dans les énergies renouvelables» ; mais les structures  énergétiques  des deux pays étant d’ores et déjà bien  différentes  ne sont plus tellement  comparables  , on le confirmera plus loin .

Plus techniquement intéressante est l’évaluation technico – économique de son parc nucléaire par EDF .Son âge moyen est de 26,2  ans en juin 2011  et le nombre de tranches d’âge supérieur à 30 ans est de  16… L e plus jeune  réacteur  ,CIVAUX  ,a 10 ans .Les deux tranches de  FESSENHEIM  , les plus anciennes  ont passé avec succès leur  visite trentenaire  mais EDF  juge inévitable de suivre les instructions AIEA + BRUXELLES+ASN à venir   et devra  apporter diverses modifications   dans le domaine de la sureté ( renforcement de l’étanchéité des confinements  , prise en compte de la globalité des risques réévalués  , fiabilité des moyens de secours  etc.etc. ).Ceci   pourrait entrainer  automatiquement un prix de revient plus élevé du kilowatt- heure   et par voie de conséquences des investissements de l’ordre de plusieurs milliards d’euros . Tout cela dépendra de ce qui sera retenu comme prioritaire dans le débriefing  de fin d’année à EDF et au Ministère de l’INDUSTRIE et des financements possibles par les budgets  EDF 

Concernant le futur proche , EDF  a , plusieurs fois , laissé transparaitre des objections voilées sur  l’ EPR  et  son développement . Une partie des équipes a toujours été hostile au réacteur EPR, développé par Areva et Siemens (  parce qu’elles n’ont pas été trop écoutées à la conception) et proposé une porte de sortie  .... Hervé Machenaud, membre du comité exécutif d'EDF, en charge de la production et de l'ingénierie, a résumé sa position  dans ces termes : « Un réacteur, quel qu'il soit, n'est jamais la fin d'une histoire technologique. L'EPR est le modèle dont on dispose en ce moment, que nous construisons ici et en Chine, bientôt j'espère en Grande-Bretagne, mais aussi en Pologne et en République tchèque. Mais cela ne veut pas dire qu'il faille s'arrêter dans la réflexion sur le modèle suivant. »

QUOIQU IL EN SOIT les premiers kWh produits par l'EPR/FLAMENVILLE  seront commercialisés par EDF en 2016.

2 °/AREVA

Vous n’aurez surement pas oublié qu’une fois partie  Mme  LAUVERGEON , un pacte de non- agression a été conclu entre le nouveau patron LUC OURSEL  et HENRI PROGLIO . Il n’en reste pas moins que la  phase de conception sera dans le futur bien plus partagée entre les deux organismes  et pour  la phase de maitrise d’ouvrage davantage encore ,bien entendu !….

Mais AREVA NE LACHE PAS PRISE et ne se laisse pas diaboliser par ses ennuis et dépassements divers. Le chantier finlandais dont la mise en service était  prévue pour 2012   le sera en 2013. Le chantier  d’Olkiluoto 3 (OL3)  a franchi cet automne une étape majeure  avec l’installation de la quatrième et dernière pompe du circuit primaire, son raccordement aux tuyauteries auxiliaires et au réseau électrique interne. Le succès de ces opérations marque la fin de la mise en place de la chaudière du réacteur qui véhicule, sous pression et en circuit fermé, l'eau chauffée par le combustible nucléaire

Le circuit primaire du réacteur EPR d’OL3 se compose de 4 boucles identiques reliées à la cuve comprenant chacune un générateur de vapeur, une pompe et les tuyauteries associées. L’ensemble du circuit est connecté à un pressuriseur unique qui maintient l’eau en pression. Je vous en glisse une photo car je ne vous ai pas parlé du process depuis longtemps et fourni dans mon blog une photo médiocre !

Capture epr.PNG

OL3 est  désormais achevé à plus de 80 % !

  Mais là où AREVA  plastronne ,c’est  dans la pose du dôme sur le bâtiment réacteur de la tranche 1 de l’EPR de Taishan en Chine qui a été réalisée  le 24 octobre 2011avec succès et intervient un peu plus de 2 ans après le coulage du béton du radier du bâtiment réacteur. Cette réussite constitue une étape majeure pour la construction du réacteur  en Chine. C’est l’aboutissement d’un travail  qui a duré plus de deux ans et a mobilisé plus de 2 000 personnes pour la réalisation du génie civil du bâtiment réacteur. L’opération, particulièrement impressionnante, a duré une demi-journée et a nécessité la mobilisation d’une des plus puissantes grues au monde. D’abord soulevées à près de 70 mètres de hauteur puis déposées sur la structure qui culmine à 44 mètres de hauteur, les 240 tonnes d’acier du dôme recouvrent désormais la partie interne du bâtiment réacteur. Pour en assurer l’étanchéité, le dôme sera entièrement soudé puis recouvert de 7 000 tonnes de béton.

Je ne résiste pas à vous en montrer une photo  pour vous donner une idée du gigantisme de  ce type dl’ouvrage  et de sa monstrueuse complexité…  mais vous  verrez plus loin quelle  sournoise  arrière-pensée me conduit !

Capture epr chine.PNG

A suivre


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


000111aaa 168 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine