Les albums et les années se suivent et se ressemblent pour cette grande gigue de Bradford Cox. Une fois en groupe et plus rock avec Deerhunter, une autre fois en solo et plus intimiste avec Atlas Sound. Et à chaque nouvelle sortie, le même constat, il manque toujours un "je-ne-sais-quoi" qui me ferait complètement accroché. "Parallax" contient comme d'habitude son lot de belles chansons accrocheuses ("Mona Lisa", "Lightworks"), mais je trouve que depuis l'excellent "Microcastle" de 2008, Cox a trop ramolli sa musique, lui donnant plus de liant mais lui faisant aussi perdre un peu de surprise et de folie. A l'instar du précédent Deerhunter, le nouveau Atlas Sound gagne en unité mais aussi d'une certaine façon en ennui. Il faut attendre la deuxième partie de "Parallax" et les titres plus longs pour sortir de l'écriture en roue libre. "Angel Is Broken" et "Terra Incognita" sont à leur manière distincte deux morceaux qui résument parfaitement le talent de Cox : le chaud et le froid d'un indie rock de plus en plus cotonneux. Mais ces réserves ne sont certes pas suffisantes pour ne pas être persuadé que le grand album de ce songwriter, un des plus doués et des plus prolifiques du moment, reste encore à avenir.