On nous l'avait conseillé et je remercie cette personne qui nous a permis de nous offrir un très très bon moment de théâtre et d'éclats de rire !
Il s'agit du début du tournage d'Autant en Emporte le Vent.
Que vous ne connaissiez pas le livre ou le film ne vous empêchera de savourer l'histoire et les dialogues mais si vous connaissez, c'est encore meilleur et si vous connaissez un tant soit peu les à-côtés du tournage, c'est énorme parce que la pièce est réellement tirée des évènements qui se sont déroulés (avec juste quelques aménagements pour théâtraliser ou pour accentuer le côté comique de l'aventure)...
Donc, au tout début du tournage d'Autant en Emporte le Vent, David O'Selznick, le producteur sur qui repose ce projet pharaonique, se rend compte que le réalisateur (George Cukor) n'est pas à la hauteur de la tâche et que le scénario est entièrement à revoir. Pris dans l'urgence de la situation, il débauche alors Victor Fleming qui finit de tourner " Le magicien d'Oz" et fait appel à Ben Hecht, scénariste reconnu et talentueux. Sauf que Hecht n'a jamais lu un traître mot du livre. Pour lui permettre d'écrire, David O'Selznick et Victor Fleming vont lui " jouer" le livre.
Il est vrai que Selznick et Fleming ont joué le livre à Hecht qui ne le connaissait pas mais celui-ci est, ensuite parti s'enfermer pour écrire pendant que Selznick le noyait sous les mémos à cause du temps qui passait.
Il est vrai que Fleming n'a fait ce film que parce que Clark Gable le lui avait demandé. Il n'aimait pas l'histoire et était un macho de première qui avait la réputation d'être très dur avec les actrices.
Il est vrai que Hecht et Fleming ont fini en dépression avant la fin du tournage à cause du surmenage (Fleming montant Le Magicien d'Oz, la nuit et tournant Autant en emporte le vent, la journée).
Ca, c'était pour la minute culture-confiture !
Pour en revenir au spectacle en lui-même. C'est un tourbillon ! Les répliques fusent, les gags s'enchaînent, les acteurs ne baissent jamais de rythme.
J'avoue que Samuel Le Bihan m'a fait mourir de rire en mimant Crissie, la servante noire horripilante, ou Mélanie entrain d'accoucher. En plus, il est vraiment charmant, ce qui ne gâche rien !
Quant à Daniel Russo, je crois qu'il ne quitte pas la scène une minute et il n'arrête pas ! Il se défonce en producteur survolté et désespéré, jouant une Scarlett caricaturale mais désopilante !
Thierry Frémont est vraiment, quant à lui, dépassé par tout ce bazar mais arrive quand même à conserver une certaine lucidité et démonte le scénario du livre de façon lapidaire mais tellement juste (un peu à la Muriel Robin avec la chanson " Ne me quitte pas !")... Excellent !
Bref, un très très bon moment de théâtre dans un très beau lieu...
A bientôt !
La Papote