Loué par la Chine pour ses "remarquables" talents pacifiques, notamment son opposition au "bombardement de la Libye par l'Otan", le Premier ministre russe a été récompensé par le prix Confucius.
Vladimir Poutine, un symbole de la paix? C'est le cas en Chine, où un groupe de professeurs d'université a décerné au Premier ministre russe un "prix de la paix" copié sur le prestigieux Nobel. Ils ont salué les "remarquables" talents pacifiques de l'ex-chef d'Etat, notamment son opposition au "bombardement de la Libye par l'Otan". Le nom du lauréat du "prix de la paix Confucius" a été annoncé mardi par l'un des organisateurs, Qiao Damo. Vladimir Poutine était notamment en lice avec la chancelière allemande, Angela Merkel, ou Yuan Longping, le père du riz hybride chinois.
Le premier "prix de la paix Confucius" avait été attribué en 2010 à l'ancien vice-président taïwanais Lien Chan par une association chinoise jusqu'ici inconnue, à la veille de la remise à Oslo du Nobel de la paix au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo, bête noire du pouvoir en Chine.
Questionnée sur ce télescopage, cette association avait nié toute arrière-pensée sans convaincre grand monde et en tout cas pas le comité Nobel norvégien qui avait qualifié de "pathétique" cette initiative.
Il a indiqué que l'ambassade de Russie en Chine avait été informée du prix mais qu'elle ne s'était pas prononcée.
Le "prix de la paix Confucius" sera remis à Pékin le 9 décembre prochain, à la veille de la remise à Oslo du Nobel de la paix, attribué aux Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee, ainsi qu'à la Yémenite Tawakkul Karman.
Les organisateurs du prix chinois avaient d'abord affirmé que leur association n'était pas liée au gouvernement, avant d'admettre le contraire. Pour ajouter à la confusion, le ministère de la culture chinois a exigé en septembre que le prix cesse d'exister, une décision que Qiao Damo a contestée.
"Je pense que le prix Nobel de la paix s'est trop écarté de la paix", a-t-il affirmé. "Les valeurs occidentales ne sont pas parfaites et il faut une alternative".
Union Révolution Citoyenne