Papandréou et Berlusconi débarqués…
La finance prend ainsi directement les commandes en Grèce.
Puis, c’est Berlusconi qui a été définitivement lâché samedi soir par ses amis financiers et homologues chefs d’État européens. Il a quitté le pouvoir à Rome sous les huées et les sifflets de milliers de manifestants. Rarement un dirigeant avait incarné autant l’arrogance, le mépris pour les faibles et la soif de pouvoir des puissants. Ciao Berlusconi !
Les marchés préfèrent l’extrême droite à la démocratie réelle
La « troïka » – Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne et la Banque centrale européenne- veut garder la main à tout prix, peu importe qui gouverne pourvu que ce soit pour faire payer la crise à la majorité de la population, avec toute la fermeté nécessaire.
La Grèce, parce qu’elle subit la première et le plus durement la crise du capitalisme, est un révélateur.
Le nouveau gouvernent grec se compose de 14 ministres du PASOK (parti socialiste), 2 de la droite et 1 de l’extrême-droite -qui a aussi un secrétaire d’Etat. Sarkozy, qui avec Merkel avaient hurlé au scandale face au référendum annoncé par Papandréou, se réjouit « de la formation d’un gouvernement de large union à même d’assurer la pleine mise en œuvre de l’accord du 27 octobre et des mesures qui en découlent« .
Le PASOK qui depuis longtemps applique les consignes des marchés financiers et saigne la population s’allie aujourd’hui à l’extrême droite pour continuer son sale boulot.
C’est aussi un révélateur de ce qu’est vraiment l’extrême-droite. Le Front National prétend être du côté des classes populaires. Marine Le Pen fait des grands discours enflammés contre les banquiers. Mais en Grèce le nouveau ministre des transports, un proche du Front National, va au gouvernement pour appliquer les pires politiques de privatisation, de baisse des salaires, de suppressions d’emplois. L’extrême droite, ici comme partout, est bien du côté des puissants, des financiers, des exploiteurs et ses discours ne servent qu’à leur faciliter la tâche en divisant les victimes de leur crise.
Il temps d’organiser la riposte !
Face à la dictature de la finance, nous devons organiser sans attendre la résistance. Les cris de colère qui résonnent dans les rues d’Athènes, de Rome, de Berlin sont autant de signaux d’encouragement. Il faut refuser de payer la dette, saisir les banques pour les unifier dans un même service bancaire public sous contrôle des salariés. Il faut augmenter les salaires de 300 euros et porter tous les revenus (retraites, minima sociaux…) à 1600€ net. Il faut annuler les réformes cassant les retraites et les services publics, réduire le temps de travail pour supprimer le chômage.