L’argent virtuel ?

Publié le 15 novembre 2011 par Marx


   A force d’entendre  parler d’argent virtuel, je me suis amusé à tenter quelques expériences. Première constatation, il ne s’évapore pas et ne se sublime pas. Il en est de même après avoir payé par « carte bleue » et oui mon compte est débité et après avoir emprunté, juste avec une signature, il a fallu rembourser tous les mois. Pour le gagner , il m’a fallu travailler et pas virtuellement. Il n’y a pas plus de travail  que d’argent virtuel. Seule la bourgeoisie a cette chance de fournir un travail virtuel en échange d’argent qui ne l’est pas mais bien sonnant et trébuchant.
   Il y a encore quelques mois, les médias nous parlaient d’argent virtuel et de crise virtuelle. Rien n’existait, il n’y avait que des illusions dans un monde pas virtuel du tout. Aucun des grands spécialistes, au chevet de la société et de chaîne en chaîne, de radio en radio et de quotidien en grands journaux , n’avait prévu la crise et la suivante. Tous prétendent aujourd’hui le contraire, à moins que là aussi ils n’aient prévu une crise virtuelle. Force est de constater que le virtuel finit toujours par se payer et la note est plutôt salée pour les peuples. Allez dire aux grecs, aux espagnols , aux portugais, aux italiens et bientôt à tout le reste de l’Europe, que la crise n’est que virtuelle, à cause d’argent virtuel englouti par les plus riches de la planète et qu’ils ne devront faire que des sacrifices virtuels. Le profit n’a jamais été virtuel pour une classe qui existe bien, la classe dominante.  L’idéologie dominante avait trouvé ce bon prétexte que l’argent virtuel, suivi en cela par les savants aux petits pieds et à grande gueule et à la science virtuelle. L’argent qu’ils n’ont pas, c’est celui des autres et leurs combinaisons ne servent qu’à le voler mais en fin de compte , il sort bien de quelque part. C’est ce qu’ils appellent la rigueur et qui se conjugue toujours avec austérité et privations pour la grande majorité. Leur crise n’est pas le produit de nos illusions et la facture à payer non plus. Tout est bien concret et existe indépendamment de ce qu’ils veulent nous faire croire. De virtuel , il n’est que les propos de la plupart des commentateurs avisés au service de la bourgeoisie. Souvenons nous du fameux « doigt invisible »et bien, on ne l’a toujours pas trouvé. Il reprennent la vielle formule, « la matière n’existe pas tout est le produit de notre esprit » . Le bon vieux idéalisme religieux reprend du service dans le grotesque après avoir justifié l’existence de dieu, le voilà au service de la bourgeoisie et pour sa défense et pour expliquer qu’elle n’est en rien responsable de ce qui se produit. On a connu le divin , nous voilà dans le virtuel. C’est la faute à l’argent virtuel s’ils ont leur crise , qu’ils ne paieront pas, avec laquelle ils vont s’enrichir davantage en présentant la note aux peuples avec obligation d’assumer la facture et le travail en plus . Les mesures prises en Grèce , en Espagne, en Italie, au Portugal , en France et ailleurs ne relèvent ni du surnaturel, ni du virtuel et on sait que l’argent ne s’évapore pas, ils le volent.