François Bayrou a publié un tweet viril la semaine dernière :
Voilà donc ce grand démocrate qui se soucie en effet des droits démocratiques du peuple grec, privé de référendum.
Je rappelle juste que le 4 février 2008, François Bayrou a, en tant que parlementaire, validé la réforme constitutionnelel qui a permis de faire passer le traité de Lisbonne - une version à peine modifiée - rejeté trois années auparavant par les français.
Soit François Bayrou regrette amèrement son geste - mais il ne me semble pas l'avoir entendu sur ce sujet - , soit c'est un poseur qui soutient le peuple de loin mais le trahit dès que l'intérêt supérieur de la tyrannie européenne prévaut.
Dans tous les cas, un homme pas recommandable pour 2012.
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Pendant ce temps, à Athènes, où l'on n'a pas voté, et où s'installe l'extrême-droite (dans le silence honteux du PS - salut Romain), les conditions de vie se durcissent. Je renvoie les lecteurs à un article du site anglais False economy.
L'auteur, professeur de géographie à l'Université de Sheffield,y raconte son deuxième séjour à Athènes. La fois précédente, il avait été frappé par le nombre de gens fouillant les poubelles. Lors de son deuxième séjour il a l'impression que plus personne ne cherche quoi que ce soit dans les poubelles, faute de pouvoir y trouver quelque chose. Le texte ressemble à du Dickens.
Le silence du PS sur ces exactions et le lâche soulagement de ceux qui considèrent que la Grèce a été "aidée" s'apparente à un Munich social - on lira avec grand intérêt le site Les Crises, qui révèle que la dette grecque n'a été réduite, en réalité, que de 10% environ ! Quel cynisme des européens qui se gargarisent d'un 50% qui n'existe pas.
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Pendant ce temps, on brûle des livres en Hongrie. Il faut dire que depuis quelques années la seule politique économique en Hongrie consiste à préparer l'adoption de l'euro. D'où les mesures d'austérité et, fort probablement, réveil de l'extrême droite. Les esprits trop pressés iront crier que c'est par manque d'Europe que la bête immonde se réveille. C'est au contraire l'Europe qui la fait renaître.
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Dans ce contexte, je me réjouis que François Asselineau, président de l'UPR, annonce prochainement sa candidature à l'élection présidentielle avec un seul mot d'ordre : sortie de l'Union européenne. Le reste suivra.