A l’heure des négociations entre le Parti Socialiste et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) concernant un contrat de gouvernement et un accord électoral pour les législatives, François Hollande, soutenu par Arnaud Montebourg et Michel Rocard, reste intraitable quant à la poursuite de la construction de l’EPR de Flamanville.
Le cas de l’EPR de Flamanville divise. Alors que l’EELV demande l’abandon du projet de construction de cette centrale de troisième génération, Cécile Duflot, secrétaire nationale du parti, s’est montrée inébranlable face à la volonté de François Hollande de maintenir le projet. En effet, elle a affirmé que Europe-Ecologie/Les verts était prêt à «n’avoir aucun député» plutôt que de «renier ses convictions».
Mais le PS semble camper sur sa position. Après l’intervention de Pierre Moscovici sur France 2 le lundi 14 novembre, l’annonce du soutien d’Arnaud Montebourg, de Michel Rocard et de Jean-Pierre Chevènement (RMC), la volonté des socialistes semble plus ferme que jamais: «Nous ferons Flamanville, c’est une décision de François Holande, c’est un acte de fermeté, c’est une position de principe, à condition bien sûr qu’il n’y ait pas de problème de sécurité», assurait Pierre Moscovici lundi matin.
L’abandon du chantier de l’EPR de Flamanville semble donc bel et bien compromis, et ce pour plusieurs raisons. Pour Arnaud Montebourg, il s’agit surtout de ne pas jeter à la fenêtre les 6 milliards d’euros qui ont été investis dans le chantier de Flamanville. De plus, les centrales EPR présentent un impact environnemental réduit, dans la mesure où les rejets radioactifs sont limités et réglementés. Enfin, ces nouveaux réacteurs de troisième génération sont équipés de systèmes de sécurité améliorés.
Au-delà de la question de la centrale de Flamanville, il y a également la volonté affichée du PS de ne pas céder sur l’atome. Cette semaine, François Hollande a été invité par Arnaud Montebourg, Michel Rocard et Jean-Pierre Chevènement à rester ferme sur cette question. Rappelons en effet qu’ un arrêt total du nucléaire entraînerait de facto son remplacement par d’autres sources d’énergie, et un accroissement d’un milliard de tonnes d’émissions de CO2 supplémentaire par an, soit le total des émissions produites par l’Allemagne et la France. En effet, cette augmentation des émissions de gaz à effet de serre serait provoquée par le recours à des centrales à gaz, charbon ou pétrole, en attendant que les énergies renouvelables comblent le manque d’électricité.
De plus, l’investissement dans les moyens de production alternatifs en question s’élèverait à 400 milliards d’euros, occasionnant un doublement de la facture d’électricité.
Si François Hollande compte tout de même diminuer la part de l’électricité nucléaire en France de 75% à 50% d’ici à 2025, il ne tient pas à engager la France dans un processus long, risqué et coûteux d’une sortie de l’atome.