Celui qu'on surnommait il ya peu de Mister Nobody aurait gagné un nouveau pseudo : Le Président. En effet, à force de vouloir tout faire, Sarkozy a endossé le rôle du premier ministre, laissant à ce dernier, le côté lointain, au-dessus de la mêlée habituellement dévolu au président de la république. A tel point que l'agité de l'Elysée a une popularité raffarinesque tandis que Fillon plane à des niveaux franchement inhabituels pour un chef de gouvernement. Drôle de revanche pour celui qualifié de collaborateur il y a peu.
A droite, on tente de nous faire croire que cette popularité marque l'acceptation de la politique du gouvernement, mais c'est Sarko qui mène cette politique, qui en est l'étendard permanent. Fillon est plutôt en réserve de la république, sorte de remplaçant de luxe qui joue des bouts de matchs pour dire qu'il existe encore. Sa popularité serait alors de la commisération à son égard. D'ailleurs, Fillon l'a qualifié lui-même d'absurde, signe qu'il n'est pas dupe.
Et puis, il doit se méfier du retour de bâton. Un premier ministre trop populaire est également proche de la sortie. Son entente avec le président (je parle de Sarko, là) s'est d'ailleurs fortement dégradée et cela fait plusieurs mois qu'ils n'ont plus eu d'entretien en tête à tête (si on en croit le Canard Enchaîné, toujours bien informé).
Verra-t-on Fillon payer sa popularité par une éviction ? Une hypothèse tout à fait plausible.
Dominik