Comme j'en ai un peu marre de me voir dicté mon billet du jour par la dernière polémique-fumigène de Nicolas Sarkozy, je ne parlerai pas de son voyage en Afrique du Sud servant à redorer son image présidentielle.
Pas plus que je n'évoquerai sa rencontre avec Nelson Mandela, la figure emblématique de la lutte contre l'apartheid ou la visite de Carla Bruni-Sarkozy dans un town-ship. Tout cela ressemble trop à une opération de comm' pour qu'on s'y arrête. Et je
ne parle même pas de sa fanfaronnade sur Ingrid Bétancourt qu'il est prêt à aller libérer lui-même. D'un autre côté, il nous avait déjà servi ce couplet pseudo-héroïque de
pacotille début décembre avec le succès qu'on sait. Non, ce billet sera 100% Sarko-free car il traitera de
Mister Nobody, François Fillon himself !
Celui qu'on surnommait il ya peu de Mister Nobody aurait gagné un nouveau pseudo : Le Président. En effet, à force de vouloir tout faire, Sarkozy a endossé le rôle du premier ministre, laissant à ce dernier, le côté lointain, au-dessus de la mêlée habituellement dévolu au
président de la république. A tel point que l'agité de l'Elysée a une popularité raffarinesque tandis que Fillon plane à des niveaux franchement inhabituels pour un chef de gouvernement.
Drôle de revanche pour celui qualifié de collaborateur il y a peu.
A droite, on tente de nous faire croire que cette popularité marque l'acceptation de la politique du gouvernement, mais c'est Sarko qui mène cette politique, qui en est l'étendard permanent.
Fillon est plutôt en réserve de la république, sorte de remplaçant de luxe qui joue des bouts de matchs pour dire qu'il existe encore. Sa popularité serait alors de la commisération à son
égard. D'ailleurs, Fillon l'a qualifié lui-même d'absurde, signe qu'il n'est pas dupe.
Et puis, il doit se méfier du retour de bâton. Un premier ministre trop populaire est également proche de la sortie. Son entente avec le président (je parle de Sarko, là) s'est d'ailleurs fortement
dégradée et cela fait plusieurs mois qu'ils n'ont plus eu d'entretien en tête à tête (si on en croit le Canard Enchaîné, toujours bien informé).
Verra-t-on Fillon payer sa popularité par une éviction ? Une hypothèse tout à fait plausible.
Dominik