Remontée des actions. Signatures privées plus recherchées que celles des Etats. Entreprises multinationales riches de cash et plus puissantes que bien des nations. Notre scénario depuis 9 mois se vérifie. Une nouvelle époque commence. La théorie économique l’ annonçait: la « destruction créatrice » fait son oeuvre. Il est temps de s’ adapter à une nouvelle donne.
Acheter des actions? Risqué, mai tellement tentant… aux prix actuels. Nous étions pessimistes avant le krach; nous avons en raison. Nous devenons plus optimistes après.
L’optimisme général est encore faible. Les « analystes » et commentateurs demeurent nerveux. Pourtant la politique confirme le retour à de nouvelles règles (ou, au contraire à de vieilles règles!): celle de l’ équilibre budgétaire en tête. Il va redevenir populaire comme en Allemagne ! Les salariés du privé commencent à regarder de travers ceux du public qui sont à l’abri de leurs statuts et ne souffrent pas de la mondialisation en exigeant des hausses de salaires et des privilèges façon SNCF. L’opinion publique instruite des malheurs de la Grèce et de l’ Irlande a pris conscience de la réalité. Les manifs contre l’austérité font pshit. Les élus peuvent sans prendre trop de risques électoraux, dire la vérité et en appliquer les conséquences. Voyez notre post précédent.
Il y aura encore des retours de flamme. Car le retour à l’ordre, même nommé « austérité » va révéler des squelettes cachés dans les comptabilités créatives des Etats et des banques. Mais les cloisons pare-feu sont en train de se mettre en place.
La 1ére: la recapitalisation des banques européennes et de GB .Il leur fallait amortir leurs pertes sur emprunts d’Etat sans descendre sous leurs ratios de fonds propres. Ce devrait être fait dans les prochains jours. A quand celle des banques US qui ne sont certainement pas des modèles de vertu ? Ou des chinoises qui ne sont probablement pas en meilleure situation que les banques japonaises en 1990? Mais celles d’ Europe avaient baissé plus que les autres, la remontée devrait être plus forte.
La 2nde : les plus grandes banques sont désormais classées TBTF (too big to fail). Leur avenir est donc garanti par la communauté des Etats civilisés. C’est un gros risque systémique de moins, surtout que les USA conservent encore le privilège d’imprimer du papier monnaie. Au niveau actuel de décote sur leurs actifs, elles sont bon marché. Un fait d’expérience.
Conséquences : Le secteur bancaire est au coeur du système capitaliste. Et pèse de 25 à 33% des indices. Les marchés ne remonteraient pas sans lui. Si on veut commencer à jouer la fin de la crise boursière ( attention: pas économique), elles sont un must.
Et puis les gros rendements et les entreprises internationales; surtout les 2 à la fois. Le krach a fait naître des occasions rares. Si notre raisonnement est juste, y investir devrait être récompensé, c’est la loi des marchés.
Enfin , quelques perles rares qui intèrêssent peu les analystes officiels ( le « sell side » ) des grandes banques parce que leur marché est relativement trop étroit pour leurs clients internationaux . Derichebourg, Pages jaunes etc. Voyez la rubrique meilleurs rendements des sites d’information boursière. Et choisissons ceux qui dont les rendements ou la capacité de reprise semblent raisonnables. Les recovery sont plus risqués que les investissements murs; mais beaucoup plus avantageux. Nous sommes à votre disposition.
La route demeurera chaotique. Le marché est encore aux mains de traders très court termistes. Mais, pour le capitaliste privé qui place son argent à 5 ans (horizon normal dans cette activité), le risque vaut d’être pris.
Des noms ? Vivendi ou les télécoms avec + de 10% de rendement et une forte présence internationale: la capitalisation de leurs coupons offre une protection contre la démagogie probable du politique qui voudrait leur prendre une partie de leur cash-flow. Alcatel ou St Gobain leaders mondiaux, l’ auto et ses fournisseurs : où est la crise quand Renault annonce qu’il battra ses records de production en 2012 ? Tels Faurecia qui demeure ignoré par routine des analystes ( la société s’est transformée et pèse plus que Valeo): Peugeot pourrait désormais en revendre une partie pour lui faciliter des contrats avec d’autres constructeurs; surement pas au prix actuel. Michelin. Et bien d’autres… En règle générale, les leaders mondiaux comme EADS, Cap G. ou Dassault Systèmes entre autres sont à surveiller en priorité car les grandes gestions pensent d’abord à eux; pas à le Bélier pourtant 1er européen dans sa spécialité. Mais ce ne sont pas eux qui ont le plus baissé.
Les marchés anticipent toujours. La sortie de la crise économique viendra du désendettement des consommateurs et des Etats. Qui pourront alors reprendre leurs dépenses. En attendant, le marché n’étant plus en mode panique, pourrait réévaluer ses excès à la baisse.