Une bourse politique: c’est la situation la plus compliquée à gérer pour nos clients. Car elle échappe à la rationalité. Le PS négocie l’ appui des écologistes en acceptant de « remettre en cause » l’industrie nucléaire. Le retrait de leur candidat contre une trentaine de circonscriptions garanties à gauche. Même situation en Belgique où les partis se mettraient d’accord sur le partage du pouvoir en échange de la fermeture de centrales nucléaires. Aucune solution alternative n’est évoquée. De quoi dissuader les grandes gestions étrangères.
Contrairement à notre rôle, il faut donc faire intervenir la politique dans notre appréciation. En se rappelant que la bourse de Paris plongea de 35% avant de pouvoir coter à la victoire de Mr. Mitterand, puis connut une vive progression quand le nouveau pouvoir commença à comprendre les réalités de l’ économie et du plein emploi.
L’exploitation des peurs et passions populaires n’a rien de nouveau: on a connu les processions de l’ ancien régime contre la peste ou la famine, la persécution/expulsion des Juifs ou des protestant; hier les manifs contre l’impérialisme, ou la réforme des retraites. Mais il peut en sortir des lois qui bloquent la croissance. Ex: les lois Méline, ou le protectionnisme des années 30. La remise en cause de l’ industrie nucléaire coûterait de nombreux emplois et une perte de compétitivité ( de l’ électricité bon marché et exportée) pour notre industrie. Un désastre. Ce n’est pourtant pas plus absurde que le refus du moteur dans l’armée française de 1939… , ou les nationalisations de 1981. Puisque ça s’est vu, ce n’est pas impossible.
Notre campagne électorale ne fait que commencer. A terme de quelques semaines,il y a a probabilité de bonnes nouvelles: l’analyse technique continue à prévoir une hausse des cours dans le monde et à Paris. Et le G20 devrait confirmer la soumission de l’ Europe aux exigences du FMI . Celui-ci sera le vecteur du sauvetage pour l’ aide des émergents. En contrepartie, il faudra accepter la concurrence asiatique sans règles, et continuer à remettre de l’ordre dans nos finances. Pas de reprise en vue . Mais le soulagement à court terme devrait être suffisant pour jouer une hausse . Les grandes financières du CAC seront favorisées par la petite recapitalisation prévue en accord avec la BCE. Elle ne sera que de l’ ordre d’une année de bénéfices. Les investisseurs étrangers ne croiront pas tout de suite à un risque politique sur toute la filière industrielle liée à l’ énergie , Schneider, Alstom, EDF, Areva , qui pèsent lourd. Notre objectif sur le CAC reste donc limité vers 3600. A ce niveau, on avisera. Il est probable que certains poids lourds s’organiseront pour filialiser leurs activités à l’ étranger, comme Paribas en 1981.