NEW YORK — Des centaines de policiers sont intervenus tôt mardi pour évacuer le campement d'Occupy Wall Street à New York, et les tentes sur le square Zuccotti ont été arrachées, a constaté l'AFP.
L'accès au square était interdit, le quartier bouclé, et le square complètement barricadé derrière des barrière métalliques.
La police a diffusé à plusieurs reprises par haut-parleur un message enregistré, invitant les manifestants anti-Wall Street à retirer leurs tentes et tout leur matériel.
"Tout doit être enlevé immédiatement. Si vous refusez d'enlever vos tentes et de partir, vous serez sujet à arrestation. Une fois que tout aura été enlevé, vous pourrez revenir".
Vers quatre heures du matin (O9h00 GMT), la plupart des campeurs avaient quitté le square et les installations avaient été enlevées. Il ne restait plus qu'un petit groupe, au centre du square, encerclé par d'importantes forces de police. Une des manifestantes, hagarde, brandissait un drapeau américain.
"Nous avons fait une chaîne humaine, mais nous ne voulions pas de violence", a expliqué à l'AFP Mia Costa, 22 ans, après avoir quitté le square.
"Mais certains veulent rester et se faire arrêter" a-t-elle ajouté.
"Cela ne fait que commencer", a-t-elle ajouté. "Nous allons nous retrouver à Foley square", à quelques centaines de mètres, a-t-elle ajouté.
Les policiers, assistés d'employés municipaux vêtus de vert ont entièrement démantelé les tentes et les installations des manifestants, qui dormaient sur place depuis le 17 septembre.
Une dizaine de protestataires ont été arrêtés, et embarqués dans une camionnette de police, a constaté l'AFP.
A deux rues du square, derrrière des barricades et un important dispositif policier, plusieurs centaines de personnes étaient massées, scandant des slogans hostiles au maire Michael Bloomberg.
Celui-ci avait au début des opérations publié un court communiqué, demandant aux manifestants d'évacuer le square.
"Les occupants du parc Zuccotti doivent partir temporairement et enlever les tentes et matelas. Ils pourront revenir une fois le parc nettoyé", a précisé le maire.
"Nous sommes les 99%", "police, protège les 99%", scandaient les manifestants. "Le monde regarde", criaient certains.
La tension était palpable, alors que des dizaines d'employés municipaux déversaient les tentes, sacs de couchage et autre objets appartenant aux manifestants dans de grandes bennes. Plusieurs camions poubelles étaient également présents sur le square.
Dans un tweet, Occupy wall Street a fait état de bulldozers arrivant sur place.
Depuis le 17 septembre, ceux qui avaient lancé le mouvement anti-wall Street qui s'est ensuite propagé dans plusieurs autres villes américaines, avaient installé un véritable village de toile sur le square : les manifestants avaient monté leur cuisine, bibliothèque, infirmerie, et même un centre de distribution de vêtements chauds.
Cette opération policière intervient après celles menées contre d'autres campements similaires aux Etats-Unis, dont celui d'Oakland lundi en Californie.
Plus au nord, à Portland, dans l'Oregon, la police avait également délogé dimanche une cinquantaine de manifestants qui campaient dans deux parcs de la ville.
Les manifestants d'Occupy wall Street à New York, qui dénoncent le trop grand pouvoir de la finance et les inégalités, avaient prévu une journée entière de protestation jeudi, date anniversaire des deux mois du mouvement.
Ils avaient notamment prévu d'occuper la bourse de Wall Street, situé à quelques centaines de mètres de leur campement.
Mais après plusieurs problèmes de sécurité, et au moins trois décès, les autorités ne cachaient plus leur impatience vis-à-vis des manifestants, tant à New York qu'à Oakland ou Portland.
Source
Union Révolution Citoyenne