Solidarité Le programme européen sera maintenu temporairement jusqu’en 2014
Une victoire à la Pyrrhus pour les associations caritatives. Hier, le Conseil européen des ministres de l’agriculture a décidé de débloquer le Programme européen d’aide aux plus démunis (Pead), qui finance 50 % des produits alimentaires distribués aux 13 millions d’Européens les plus pauvres.
Volte-face de l’Allemagne
Un coup de théâtre orchestré par l’Allemagne, qui faisait partie jusqu’alors, des six pays s’opposant à l’utilisation de ce fonds à des fins sociales. Mais hier, la ministre allemande de l’Agriculture, Ilse Aigner, a finalement accepté que l’aide soit maintenue temporairement en 2012 et en 2013, empêchant ainsi que les cinq autres pays réfractaires disposent d’une minorité de blocage. « Si le dossier n’avait pas vécu ce dernier rebondissement, seulement 20 % du budget aurait été utilisé, soit 113 des 500 millions initialement prévus », s’est réjoui Marc Tarabella, chef de la délégation PS au Parlement européen. Une joie aussi palpable dans le communiqué commun des associations françaises d’aide alimentaire. « Tous les efforts entrepris par les associations françaises et l’investissement du gouvernement français, notamment de Bruno Le Maire, ont permis d’éviter le pire. » « C’est un soulagement, a également confié à 20 Minutes Olivier Berthe, le président des Restos du cœur. Cette décision nous permet d’envisager l’instant présent plus sereinement, d’autant que nos centres de distribution ouvrent dans quinze jours et que le nombre de bénéficiaires va encore augmenter cette année. »
L’avenir incertain
Mais les associations ne sont pourtant pas au bout de leurs peines. Car l’Allemagne, principal contributeur du Pead, a clairement posé ses conditions : à partir de 2014, aucune politique sociale ne devra être financée par l’Union européenne. Des propos qui ne semblent pas atteindre l’optimisme d’Olivier Berthe : « Cela nous laisse du temps pour discuter et convaincre l’Allemagne de l’intérêt d’un programme social européen. » Un travail de lobbying qui risque d’être fort long…