BD Deux albums reviennent sur l’histoire de la dépénalisation de l’IVG
Quarante ans après le Manifeste des 343, qui a ouvert la voie à la dépénalisation de l’avortement (voir encadré), deux albums font acte de mémoire en revenant sur le délicat problème des grossesses non désirées. Mais là où Des salopes et des anges (Dargaud) de Tonino Benacquista et Florence Cestac adopte un ton humoristique, Libre de choisir (Casterman) de Pierre Wachs et Philippe Richelle, opte pour un récit plus réaliste.
Un sujet toujours tabou
L’action du premier album se situe en 1973. On y accompagne trois femmes, très différentes les unes des autres, vers Londres où elles doivent se faire avorter. L’album réussit à évoquer un sujet douloureux et toujours aussi tabou avec une certaine légèreté… que certains pourront lui reprocher. Le second se déroule en 1971 et focalise son attention sur le cas d’une jeune fille qui recourt à une interruption volontaire de grossesse à la suite d’un viol. Plus touchant parce qu’on prend le temps d’y faire connaissance avec une innocente à tous les sens du terme, l’album est aussi une superbe peinture des mœurs (bien moins libres qu’on l’imagine) de l’époque. Drôle ou dramatique, ces deux récits rappellent dans une voix actuelle que la dépénalisation de l’avortement n’a été acquise que dans un passé pas si lointain… le 17 janvier 1975.
Publié en 1971 dans Le Nouvel Observateur, signé par des personnalités telles que Catherine Deneuve et Marguerite Duras, le Manifeste des 343 demande le droit à l’avortement libre et légal.