L’incapacité de la France à apporter rapidement des ajustements à son économie est une grave source d’inquiétude et devrait de ce fait être un signal d’alarme pour la zone euro.
Le rapport est susceptible d’alimenter les craintes de voir la France suivre le même chemin que l’Italie, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et le Portugal, des pays qui sont ou ont été dans l’oeil du cyclone des marchés financiers et ont confrontés à des coûts de financement de la dette insupportables. Le rendement des obligations françaises à dix ans a atteint 3,46% lundi, ce qui représente un écart de 163 points de base par rapport aux Bunds allemands – un niveau proche d’un plus haut record depuis la création de la zone euro.
Parmi les six pays de la zone euro qui ont une note AAA, la France est de loin la plus mal classée dans le bilan de santé général établi par l’étude. Les résultats ne sont pas assez bons pour un pays qui veut conserver sa place dans l’élite des signaux d’alarme devraient sonner pour la France.
La France plus proche de l’Italie que des autres AAA
Dans le classement général, la France est juste au-dessus de l’Italie, du Portugal et de la Grèce, mais se retrouve derrière l’Espagne, la compétitivité et la viabilité budgétaires étant pointés comme deux problèmes importants. En termes de sa capacité à ajuster sa politique, la France est à un classement inférieur à celui de la Belgique, seules l’Allemagne et l’Autriche étant moins bien classés qu’elle.
Ceci étant dit, Berlin et Vienne, contrairement à Paris, ont déjà fait les ajustements nécessaires. Des pays fondamentalement en bonne santé comme l’Allemagne n’ont pas vraiment besoin d’ajustements. Mais pour un pays ayant d’importants problèmes comme la France, l’absence de capacité d’ajustement est source d’inquiétude. Dans la plupart des critères utilisés pour mesurer le progrès dans l’Euro Plus Monitor, la France se retrouve avec des scores plus proches de ceux de l’Espagne et de l’Italie que ceux des autres pays AAA comme l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas.
Le rapport souligne les craintes de voir les réformes économiques dont la France a besoin ne pas être mises en place avant les élections présidentielles du printemps prochain. La France doit limiter les dépenses de l’État, améliorer les perspectives en matière d’éducation, notamment pour sa population d’origine immigrée et mieux utiliser sa force de travail très qualifiée.